Une affaire de disparition d’un mineur de 14 ans devant les juges de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Jeudi 23 mars 2023, une nouvelle audience s’est ouverte dans l’affaire de la disparition du mineur Jacques AGUI.
Dans ce dossier, deux personnes ont été placées en détention préventive depuis le lundi 23 janvier 2023 par le parquet spécial de la CRIET. Ce sont les nommés Pierrot Monkoun, un chef de culte vodoun à Hêvié et Bienvenu Ahovi, un maçon.
Les deux prévenus ont été inculpés pour des faits “d’enlèvement de mineur avec fraude et violences”. Cela fait suite à la disparition d’un mineur de 14 ans nommé Jacques AGUI. Ce mineur est porté disparu après avoir rendu visite au maçon Bienvenu Ahovi.
Le chef de cultes vodoun nie les faits
Placé en détention provisoire fin janvier 2023, le chef de culte vodoun Pierrot Monkoun est le premier à fait sa déposition. Cet homme est adepte de plusieurs fétiches dont le vodoun Badou. Devant la Cour, l’homme nie les faits mis à sa charge par le parquet spécial. Mais, il évoque néanmoins ses relations avec le maçon qui a reconnu les faits.
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Ce chef de cultes vodoun confie à la Cour avoir connu le maçon Bienvenu Ahovi à Hêvié. Il évoque une relation tumultueuse marquée par ses mises en garde à l’endroit du maçon. Cela est lié aux pratiques fétichistes de vodoun Agueh par le maçon. L’homme déclare avoir revu le sieur Bienvenu Ahovi plus de deux années après mais rejette toute implication dans le projet de disparition du mineur Jacques AGUI.
Le témoignage glaçant du maçon
Convoqué à la barre après les déclarations du chef de cultes vodoun, le maçon Bienvenu Ahovi a d’emblée reconnu les faits mis à sa charge par le parquet spécial. “Oui, j’ai volé effectivement l’enfant. Je suis maçon”, a-t-il déclaré à la Cour en dialecte locale FON. Ce maçon explique ensuite comment le projet d’enlèvement du mineur Jacques Agui a été initié.
Dans sa déposition à la barre, le maçon confie avoir initié l’enlèvement du mineur Jacques Agui après un projet de sacrifices rituels dont l’initiateur est le chef de cultes vodoun Pierrot Monkoun. “Ma femme a accouché. Je n’avais pas d’argent. J’avais besoin de 30 000 f pour sortir ma femme de l’hôpital. Il y a près de deux ans que j’avais vu mon chef. Je suis allé voir mon chef de cultes (Pierrot Monkoun, NDLR) pour un prêt. Il a dit qu’il allait me trouver 10 000 francs sur le champ. Mais, il m’a dit qu’il voulait me parler d’une affaire de couvent”, a déclaré le prévenu à la barre.
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Selon les déclarations du maçon, le chef de cultes vodoun est ensuite entré dans la chambre pour lui sortir une bouteille contenant une poudre et lui a demandé de la laper. Le maçon avoue que le chef de cultes vodoun lui a dit qu’il avait remarqué que rien ne marchait dans sa vie. Le chef de cultes vodoun lui parle ensuite de son projet funeste de sacrifices rituels qui devait l’aider à devenir riche. “ Il m’a dit qu’on avait besoin d’un enfant qui n’a jamais accouché, d’un fou et d’une servante alcoolique”, a laissé entendre le prévenu.
Dans sa déposition à la barre, le maçon a déclaré avoir initié ensuite le projet d’enlèvement du mineur Jacques AGUI qui était venu chercher son argent auprès de lui pour un travail. “Lorsque j’ai enlevé Jacques, j’ai appelé le chef de cultes. Il est venu chercher l’enfant le soir vers 19 heures au niveau du marché de Glo (commune d’Abomey-Calavi, NDLR). J’ai appelé plus tard le chef de cultes vodoun pour lui demander ce qui en est de l’enfant. Il m’a demandé ce que je voulais faire avec l’enfant. Il a dit que l’enfant avait déjà servi à ce qui était prévu ”, a-t-il précisé.
La grand-mère de la victime s’effondre en larmes, le procureur demande l’incompétence
Après avoir entendu les déclarations du maçon, la grand-mère du mineur Jacques AGUI qui était présente dans la salle d’audience s’est effondrée en larmes. Le président de céans, le juge Guillaume Lally dérangé par les pleurs de la victime a ordonné aux policiers d’évacuer la grand-mère de la salle d’audience.
Lors de cette audience du jeudi 23 mars 2023, le parquet spécial représenté par l’un des substituts du procureur a demandé à la Cour de se déclarer incompétente et de le renvoyer à mieux se pourvoir. Le motif évoqué par le parquet spécial de la CRIET est que les faits reprochés aux deux prévenus sont de natures criminelles. L’audience a été suspendue et le juge a renvoyé le délibéré à une date ultérieure.
Commentaires
Azonmondakou
Vraiment c'est 'incroyable Même 50 ams de prison sa ne suffit pas
28-03-23 à 08:30