Depuis près d’un an, le Niger refuse de rouvrir sa frontière avec le Bénin, alors que les deux pays voisins étaient liés par des échanges commerciaux très importants. Fin juin 2024, un signe d'ouverture est apparu avec la visite à Niamey des anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi, reçus par le général Tiani, le chef du régime militaire nigérien.
"Qu'il ait accepté de recevoir d'anciens présidents de la République est déjà de bon augure", estime au micro de RFI Théodore Holo, ancien ministre béninois des Affaires étrangères et ancien président de la Cour constitutionnelle. Selon lui, le fait que les deux ex-chefs d'État béninois "n'aient pas exigé le retour au pouvoir de Bazoum" permet d'ouvrir des discussions et de trouver les concessions nécessaires pour apaiser les tensions entre Cotonou et Niamey.
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Théodore Holo explique également que le Niger a accepté de rouvrir sa frontière avec le Nigeria, mais pas avec le Bénin, car le Bénin est "le maillon faible de la chaîne" et le port de Cotonou subit les conséquences de la fermeture des frontières nigériennes . "Le Niger a évoqué des problèmes de sécurité, de présence de bases militaires qui constituent une menace pour la sécurité des nouveaux dirigeants de ce pays-frère", ajoute l’invité de RFI Afrique du mercredi 3 juillet 2024.
À l'issue de la visite des anciens présidents béninois, les autorités nigériennes ont annoncé la création d'une commission tripartite chargée de trouver des solutions pour restaurer les relations entre Cotonou et Niamey. Un signe positif, selon l'ex-président de la Cour constitutionnelle, qui espère que "les voies de la négociation soient ouvertes et que les concessions nécessaires puissent être faites afin que les choses redeviennent normales" entre les deux pays.
Malgré les sanctions prises par la CEDEAO à l'encontre du Niger après le coup d'État, et la menace d'une intervention militaire si le président Bazoum n'est pas rétabli, Théodore Holo estime que cette médiation des anciens chefs d'État béninois marque un tournant positif dans les relations entre Cotonou et Niamey. Il reste désormais à concrétiser ces efforts de dialogue et de concessions mutuelles.
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