Les réquisitions du parquet spécial sont tombées dans le dossier Virgile Ahouansè. Le procureur a requis une peine de 12 mois de prison avec sursis et une amende de 500 000 francs CFA contre le journaliste Virgile Ahouansè et le chef quartier de Dowa. Quant au gardien de l'école primaire, le procureur a requis une peine de 12 mois de prison, dont trois fermes et neuf mois avec sursis, ainsi qu'une amende de 500 000 francs CFA.
Renvoyée à plusieurs reprises, l'audience du journaliste Virgile Ahouansè, directeur de l’information de Crystal News et de ses deux coaccusés, s’est ouverte ce jeudi 20 avril 2023 devant cette juridiction spéciale, située à Porto-Novo. Les deux autres prévenus dans ce dossier sont le chef quartier de Dowa Centre, Godonou Satognon Michel et le gardien de l’école primaire du quartier, Koukpo Antoine.
Deux chefs d’accusation pèsent contre les prévenus : “Diffusion par voie électronique de fausses informations affectant la tranquillité publique et complicité de diffusion”. Dans ce dossier, le parquet spécial reproche au directeur de l’information de Crystal News d’avoir diffusé fin novembre 2022 une enquête sur de présumées exécutions extrajudiciaires de la police à Porto-Novo, la capitale administrative du Bénin. Les faits rapportés par le journaliste ont été démentis par la police qui nie tout acte d’exécution extrajudiciaire.
Le procureur justifie ses réquisitions
Dans sa réquisition, le substitut du procureur spécial, Yélinest Ahouéya, avance que le journaliste ne doit pas être un danger pour la paix publique, mais plutôt être un garant de cette dernière. Il reproche au journaliste Virgile Ahouansè d'avoir publié une information sensationnelle sans prendre le temps de vérifier si les faits qu'il rapporte, concernant des exécutions extrajudiciaires à l'EPP Dowa, sont avérés.
Le ministère public a également souligné que Virgile Ahouansè n'a pas cherché à obtenir la version de la police avant de publier son enquête, ce qui constitue un manque de rigueur journalistique. Il a demandé au journaliste de fournir des preuves pour étayer ses allégations, notamment en ce qui concerne le nombre de personnes tuées et les familles qui réclament les corps. “Qu’il nous rapporte les preuves qu’il s’agit d’une exécution extrajudiciaire à Porto-Novo. Qu’il nous rapporte la preuve d’une vingtaine de personnes tuées et les familles qui réclament les corps”, a demandé le procureur.
Aussi, le parquet a mis en avant le rôle joué par Virgile Ahouansè dans cette affaire, affirmant que c'est lui qui a incité les deux autres prévenus à participer à la diffusion de l'information controversée. La décision finale reviendra à la Cour, qui devra se prononcer sur la culpabilité ou non des trois prévenus. Le délibéré de l’affaire Virgile Ahouansè a été renvoyé au 25 mai 2023. C’est à cette date que le juge va rendre son verdict.
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