La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a ouvert les audiences des infractions commises en période électorale liées à la présidentielle de 2021. Le deuxième dossier au rôle concerne la découverte de 70 000 balles à Bantè. Le parquet spécial a requis une peine de trois ans de prison ferme à l'encontre de deux prévenus accusés de trafic de munitions.
Les deux hommes sont poursuivis pour leur implication présumée dans le trafic de ces munitions entre le Bénin et le Togo. L'un d'eux est le propriétaire du véhicule dans lequel les balles ont été découvertes, tandis que l'autre était passager du véhicule et cultivateur. À la barre, les prévenus ont nié les accusations portées contre eux.
Le propriétaire du véhicule a affirmé avoir vendu le véhicule au chauffeur décédé, qui était son apprenti. Selon lui, l'accident s'est produit alors que le chauffeur conduisait le véhicule qu'il lui avait vendu. Le patron du chauffeur a déclaré qu'il ignorait le contenu du véhicule et que l'apprenti ne l'avait pas informé de ce transport de munitions entre le Bénin et le Togo.
Lors de l'accident, les agents de police du commissariat de Gouka ont découvert 70 000 cartouches emballées dans des sacs de jutes à l'intérieur du véhicule. Le propriétaire du véhicule a expliqué qu'il avait été informé de l'accident mais qu'il avait craint d'être arrêté s'il se rendait à la police. Il a finalement déclaré l'accident au Togo.
Le second prévenu, un cultivateur et producteur de charbon originaire du Togo, était passager dans le véhicule. Le Togolais a déclaré qu'il accompagnait le chauffeur pour récupérer l'argent provenant de la vente du charbon. À l'arrière du véhicule, il aurait remarqué une bâche imbibée d'huile rouge, mais n'aurait pas posé de questions. Il a proposé son aide pour le déchargement du véhicule une fois arrivé à destination.
Le ministère public considère le cultivateur comme le "gardien des munitions" et estime que le propriétaire du véhicule était au courant du contenu transporté. Le premier substitut du procureur spécial a demandé à la Cour de reconnaître les deux prévenus coupables de trafic de munitions et de les condamner à trois ans de prison ferme, assortis d'une amende de 200 000 FCFA chacun.
Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe des prévenus. Selon eux, le cultivateur se trouvait à l'arrière du véhicule et son rôle ne peut pas être déterminé. Ils ont également soutenu que le propriétaire du véhicule avait vendu le véhicule et n'était pas au courant du contenu transporté par son apprenti.
Le verdict sera rendu le vendredi 3 mai 2024 après délibération de la Cour.
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