Ils sont 42 personnes qui vont comparaître dans six différents dossiers lors de l’audience spéciale qui leur est consacrée ce vendredi 26 avril 2024 à la CRIET. C'est une ordonnance de la commission d’instruction rendue le mardi 23 avril 2023 qui consacre l’ouverture ce vendredi 26 avril 2024 de cette audience devant la chambre correctionnelle de la CRIET.
Un étudiant en Master de sociologie et un mécanicien ont comparu devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) dans le premier dossier. Ils sont poursuivis pour des faits d'incitation à la commission d'actes terroristes. Les prévenus ont pour nom : Agbadjè Wassiou (mécanicien) et Bio Bouay Ousmane (Étudiant en master en Socio). Le mécanicien a été arrêté à Toui dans la commune de Ouèssè et l'étudiant à Parakou, rapporte l’envoyé spécial de Libre Express.
L’étudiant est âgée de 34 ans. Il est en prison depuis avril 2021. Le mécanicien est résident à Savè. Il est reproché à l’étudiant d'avoir mené le 7 avril 2021 de violentes manifestations dans la ville de Parakou qui ont pour objectifs de s'en prendre à la maison des députés Rachidi Gbadamassi et Charles Toko. Selon l’accusation, les manifestants qui contestaient la prorogation du mandat de Patrice Talon et réclamaient des élections présidentielles inclusives s’en sont pris également à la Radio Urban FM et le poste de péage de Sirarou.
À la barre, l’étudiant ne reconnaît pas les faits de vandalisme mais assume les faits de manifestations. Il reconnaît avoir participé aux manifestations pacifiques d’avril 2021 à Parakou. « Au cours de la marche, on réclamait des élections inclusives et la libération de Reckya Madougou », assume-t-il. C'est alors que le ministère public représenté par le premier substitut du procureur spécial de la CRIET l’a interrogé sur les montants de transferts Momo reçus dont 50 000 FCFA et 149 000 FCFA pour encourager les manifestants à vandaliser. « Je n'ai participé à aucun acte de vandalisme », a-t-il assuré avant de préciser que les sous n’étaient pas destinés à financer la violence.
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Quant au mécanicien, il est présenté par l’accusation comme l’instigateur des violences politiques dans le centre du Bénin. Ces violences politiques avaient touchées particulièrement le département des Collines notamment les localités de Toui, Papané, Savè, Bantè et Tchaorou. Il a déclaré qu'il vivait à Toui et a reconnu qu'il a dégonflé et brûlé des pneus pour bloquer la voie inter-Etat Cotonou - Parakou lors des manifestations contre la prorogation du mandat de Patrice Talon en avril 2021.
Selon l’accusation, il était le meneur des personnes qui ont incendié la maison du député André Okounlola. Le ministère public a souligné que l’ex-député qui est aujourd'hui ambassadeur est allé voir personnellement ce mécanicien pour le supplier de ne pas commettre d’actes de violences. L’accusation lui reproche d’avoir reçu des armes de guerre venus du Nigeria. Le prévenu s'est inscrit en faux face aux déclarations du parquet spécial, rapporte l’envoyé spécial de Libre Express.
5 et 10 ans de prison ferme requis
Dans sa réquisition, le ministère public a demandé à la Cour de retenir les deux prévenus dans les liens des infractions d’incitation à la commission d'actes terroristes. Selon le procureur, il s'agit de jeunes sans aucune conviction politique et qui servent de la violence aux acteurs politiques. « Ce n'est que la délinquance politique, monsieur le président », a-t-il souligné. Au regard des articles 170 et 171 du Code pénal en vigueur au Bénin, il a sollicité la condamnation de l’étudiant à 5 ans de prison ferme et à 25 millions FCFA d'amende. Il a requis 10 ans de prison ferme et 20 millions FCFA d'amende contre le mécanicien.
La défense plaide la relaxe
Les avocats de la défense constitués de Me Bernarbé Gbago, Me Samari et Me Yaya Pognon ont plaidé la relaxe pure et simple. « Tout ce que nous avons entendu du ministère public ne reflète en rien les faits. Il s'agit des faits politiques », a déclaré Me Barnabé Gbago qui souligne que les manifestations sont autorisés par la constitution béninoise. Il a précisé qu'aucun témoin n'est venu au procès. Il a déclaré que le procès n’était pas équitable.
Le verdict du procès a été renvoyé au vendredi 3 mai 2024, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Commentaires
Jeck
A lire les faits et les condamnations on dirait que chacun dit ce qu'il peut dire et quitter là. Un étudiant, un mécanicien 25 000 000????
26-04-24 à 06:38