Ils se rendent dans un poste frontalier pour obtenir des autorisations de séjour au Bénin et se retrouvent en prison pour une histoire de terrorisme. C’est l’histoire insolite de deux Nigériens poursuivis par le parquet spécial de la CRIET. Jeudi 09 novembre 2023, le procès de ces deux citoyens de nationalité nigérienne s’est ouvert devant la CRIET un peu après 14 heures. Il leur est reproché des faits “d’appartenance à une organisation terroriste”, rapporte l’envoyé spécial de Libre Express.
Convoqués à la barre, les deux hommes ne reconnaissent pas les faits mis à leur charge par le parquet spécial. Devant les juges, les deux hommes qui ne comprennent pas la langue française se sont exprimés en langue peule. Selon la traduction en français de leur déclaration faite par un interprète, les deux Nigériens ont confié aux juges avoir été interpellés dans un poste de police de Sèmè-Owodé frontalier au Nigéria.
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Les prévenus affirment qu’après s’être présentés à ce poste pour faire signer leurs passeports, ils y ont été appréhendés et déposés en prison pour des faits de terrorisme. Ces deux hommes ont confié à la Cour qu’ils ne sont pas des jihadistes, mais seulement des vendeurs de médicaments traditionnels.
Soupçonnés de terrorisme
Lors de cette audience, le ministère public représenté par l’un des substituts du procureur spécial a déclaré que les deux hommes sont soupçonnés de terrorisme. À l’en croire, leur procès-verbal d’audition indique qu’il a été remarqué dans leurs passeports qu’ils ont voyagé dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Selon ce substitut du procureur, des réquisitions ont été envoyées à Interpol pour savoir s’ils étaient des terroristes.
En attendant, le ministère public a demandé aux juges chargés du dossier de se déclarer incompétents et de renvoyer l’affaire en instruction. Le motif évoqué par le parquet spécial est que les faits reprochés aux deux citoyens nigériens sont de natures criminelles.
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La demande du ministère public n’a pas été du goût de l’avocat béninois en charge de la défense de ces deux ressortissants nigériens. “Avant de poursuivre, il faut avoir un minimum de soupçons. Nous sommes dans l’espace CEDEAO”, a-t-il lancé. Selon l’homme de droit, ses clients sont en prison depuis plusieurs mois pour des faits qui n’existent pas et que leur interpellation est contraire aux règles de libre circulation dans l’espace CEDEAO.
L’avocat a déclaré que les femmes des deux prévenus sont enceintes et que tort leur est fait pour rien. La défense a demandé à la Cour de ne pas se déclarer incompétente et de ne pas renvoyer le dossier en instruction, mais pour continuation. “Renvoyer le dossier en instruction, c’est leur perdre encore six mois de temps pour rien”, a-t-il avancé. Le juge Guillaume Lally a suspendu l’audience et renvoyé le délibéré du dossier au jeudi 09 mars 2023. Les deux Nigériens sont retournés en prison en attendant la prochaine audience.
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