Début septembre 2024, la télévision nationale togolaise avait annoncé que la justice de ce pays avait émis des mandats d'arrêt contre quatre ressortissants béninois, soupçonnés d'avoir participé à l'enlèvement de Steve Amoussou à Lomé dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 août 2024. Steve Amoussou était alors considéré comme étant le célèbre chroniqueur « Frère Hounvi ».
Interrogé jeudi 31 octobre 2024 sur la chaîne panafricaine Global Africa Télésud, le secrétaire général du gouvernement togolais, Christian Eninam Trimua, a assuré que les relations entre le Togo et le Bénin n'ont nullement été dégradées par cette affaire. « Nous avons échangé avec nos frères béninois sur cette procédure. Il y a une excellente entente sur la diligence de l'enquête », a-t-il affirmé.
Quelques jours auparavant, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, avait déjà indiqué que les relations entre les deux pays « sont ce qu'elles ont toujours été », malgré l'affaire Steve Amoussou.
Concernant les mandats d'arrêt émis par le Togo, Christian Trimua estime qu'après la condamnation de certaines personnes dans ce dossier au Bénin, son pays ne peut plus revenir sur l'affaire pour reprendre le procès des mêmes personnes. « C'est un principe juridique partagé par tous nos pays. Une fois le problème résolu par le Bénin, le Togo ne peut pas le résoudre une seconde fois », a-t-il expliqué.
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S'agissant de l'état actuel de l'exécution de ces mandats d'arrêt, le secrétaire général du gouvernement togolais indique ne pas encore avoir vérifié, mais estime que « techniquement, le mandat d'arrêt devrait tomber ». Toutefois, il précise que la procédure se poursuit pour « toutes celles (les personnes) qui n'ont pas fait l'objet de procédure » au Bénin.
En effet, les trois Béninois visés par ces mandats d'arrêt internationaux lancés par le Togo sont Jimmy Gandaho, Géraud Gbaguidi et Ouanilo Mèdégan Fagla. Ils ont comparu devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) au Bénin le mardi 3 septembre 2024. Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi ont alors été reconnus coupables d'arrestation illégale de Steve Amoussou et condamnés à 24 mois de prison, dont 12 ferme. Le directeur du Centre national d'investigations Numériques (CNIN), Ouanilo Medegan Fagla, a, quant à lui, été relaxé.
Malgré ces développements judiciaires, le secrétaire général du gouvernement togolais affirme que les relations entre le Bénin et le Togo sont aujourd'hui « excellentes » et n'ont pas été entachées par cette affaire.
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