Convoqué à la barre à 10 heures 9 minutes, le nommé Steve Amoussou, âgé de 39 ans, ne se reconnaît pas dans les charges de « harcèlement par voie électronique, incitation à la publication de fausses nouvelles et provocation directe à la rébellion ». Il plaide non coupable. Son avocat Me Aboubacar Baparapé demande à la cour de mettre le dossier de côté le temps que son confrère Me Yaya Pognon sorti de la salle d'audience puisse revenir. Le président de céans a suivi sa demande et a décidé de mettre le dossier de côté. Le juge évoque ensuite le dossier de deux autres prévenus poursuivis pour escroquerie par le biais d'un système électronique. Les deux prévenus sont absents.
Le juge reprend immédiatement le dossier de dossier de Steve Amoussou. L'avocat Julien Togbadja se constitue aussi pour défendre Steve Amoussou. Le dossier est immédiatement renvoyé au lundi 18 novembre 2024. Steve Amoussou présenté comme le chroniqueur Frère Hounvi va retourner prison, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Au Bénin, journée de procès pour l’un des opposants les plus virulents au régime du président Patrice Talon. Il disait ouvertement dans ses chroniques qu'il connaît son sort, si les autorités béninoises venaient à l’appréhender. Steve Amoussou alias Frère Hounvi a longtemps opéré sous le couvert de l’anonymat, loin des bruits des réseaux sociaux. L’aventure s'est malheureusement arrêtée la nuit du lundi 12 août 2024 à Lomé où des ravisseurs Béninois sont venus kidnapper celui que les autorités judiciaires présentent comme le chroniqueur anonyme Frère Hounvi.
Ramené manu-militari au Centre national d'investigations numériques (CNIN) avant d'être transféré à la Brigade économique et financière (BEF), Steve Amoussou a été placé en garde à vue. Le temps où le chroniqueur anonyme lynchait le régime du président Patrice Talon à l’aide de verbes et d’invectives était ainsi fini.
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En le ramenant à Cotonou, les ravisseurs de Steve Amoussou alias Frère Hounvi ne savaient peut-être pas qu'ils venaient de faire une grosse prise. L’identité de Steve Amoussou alias Frère Hounvi sera révélé par des alertes données dans la journée du mardi 13 août 2024 par l’opposant en exil Martin Rodriguez.
Après une semaine de garde à vue, Steve Amoussou est entendu par le procureur spécial près la CRIET. L’activiste politique est placé en détention provisoire le mardi 20 août 2024 pour trois chefs d'inculpation : « harcèlement par voie électronique, incitation à la publication de fausses nouvelles et provocation directe à la rébellion ».
Arrivée de Frère Hounvi est arrivé à la CRIET
Steve Amoussou présenté comme le chroniqueur politique Frère Hounvi est arrivé à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme à 07 heures 49 minutes ce lundi 7 octobre 2024. Le prévenu est arrivé dans la salle d’audience de la juridiction spéciale, les menottes au poignet, accompagné de quatre policiers. Il est ensuite installé sur le banc des prévenus en attendant le début de son procès.
Ce lundi matin à 08 heures, l’impressionnant dispositif sécuritaire qui avait été installé lors de sa présentation au parquet spécial de la CRIET est là. Des policiers filtrent l'entrée. À 08 heures 50 minutes, Me Aboubacar Baparapé, avocat de Steve Amoussou est déjà dans la salle d'audience. Il discute avec Steve Amoussou en attendant l'arrivée des juges. Le procès n'a pas encore débuté à 08 heures 55 minutes.
Des mandats d'arrêt togolais
Dans ce dossier, la justice togolaise a émis des mandats d'arrêt internationaux contre quatre ressortissants béninois soupçonnés d'avoir enlevé le chroniqueur béninois Steve Amoussou, également connu sous le pseudonyme de "Frère Hounvi", à Lomé en août 2024.
Selon un communiqué de la justice diffusée par la télévision nationale togolaise le dimanche 25 août 2024, une enquête préliminaire menée par le service de recherche et d'investigation criminelle a permis d'identifier six personnes impliquées dans cet enlèvement. Parmi elles, quatre ressortissants béninois sont entrés au Togo le samedi 10 août 2024.
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Ainsi, trois de ces Béninois ont été formellement identifiés. Il s'agit de Ouanilo Medegan Fagla, directeur du Centre national d'investigations numériques (CNIN), de Géraud Gbaguidi, alias "Jojo", membre du staff managérial du chanteur Vano Baby, et de Gandaho Jimmy, athlète des arts martiaux.
Par ailleurs, une esthéticienne béninoise établie à Lomé et un chauffeur de taxi togolais ont également été entendus par le parquet de Lomé et placés en détention pour « complicité d'enlèvement ou de séquestration », en vertu des articles 283 et 284 du nouveau code pénal togolais.
Les autorités judiciaires du Togo ont indiqué que cet enlèvement représente une « violation flagrante du droit international et des règles en matière de coopération pénale internationale ». C'est la raison pour laquelle des mandats d'arrêt internationaux ont été émis à l'encontre des quatre ressortissants béninois soupçonnés d'être les auteurs de cet acte.
Un premier volet de l’affaire Frère Hounvi vidé par la CRIET
En réponse aux mandats d'arrêt togolais, le parquet spécial de la CRIET s'est saisi de l’affaire de kidnapping de Steve Amoussou au Togo. Ainsi, le mardi 3 septembre 2024, le procès des ravisseurs de Steve Amoussou alias Frère Hounvi s'est ouvert.
Le nommé Steve Amoussou alias Frère Hounvi et ses avocats se sont constitués comme partie civile dans ce dossier contre ses deux ravisseurs. A la fin de cette audience le mardi 3 septembre 2024 devant la CRIET, deux personnes condamnées ont été reconnues coupables pour son « arrestation illégale » dans la nuit du lundi 12 août 2024 dans la banlieue de Lomé.
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Cette condamnation par la justice béninoise fait suite à des mandats d'arrêts internationaux émis par le Togo contre Jimmy Gandaho, Géraud Gbaguidi ainsi que le directeur du CNIN Ouanilo Mèdegan Fagla pour l’enlèvement du chroniqueur anonyme.
Un deuxième volet de l'affaire Frère Hounvi s'ouvre ce lundi
C'est un deuxième volet de l'affaire Steve Amoussou alias Frère Hounvi qui s'ouvre lors du procès du lundi 7 octobre 2024 devant la chambre correctionnelle de la CRIET. Dans cette affaire, le chroniqueur anonyme Frère Hounvi est poursuivi par le parquet spécial de la CRIET dans deux différents dossiers. « Le mardi 20 août 2024, la DLC m’a présenté deux procédures dirigées toutes contre le nommé Steve AMOUSSOU.
Dans la première il était question d’une escroquerie portant sur la somme de dix millions de FCFA commise au préjudice du sieur AYI Marcellin. Dans la deuxième, il s’agissait des faits reprochés à celui qui opère sous l’alias Frère HOUNVI. La dernière procédure a été enrôlée pour l’audience du 07 octobre 2024 », avait indiqué le procureur Mario Mètonou lors du procès de ses ravisseurs.
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Dans le premier dossier, le procureur de la CRIET signale qu'il a fait l’objet d’un soit fait retour vers la Direction de lutte contre la cybercriminalité (DLC). Ceci , avec deux instructions celle de « poursuivre les investigations notamment par l’audition sur procès-verbal régulier de la victime ou son représentant » et celle « d’entendre celui qui a conduit le mis en cause Steve Amoussou sur les circonstances de son interpellation et de sa présentation à la DLC».
Comme il aimait si bien l’affirmer dans ses chroniques, « Opposant sans peur, Béninois sans reproche », Frère Hounvi devra répondre seul des accusations mises à sa charge par le parquet spécial de la CRIET.
Commentaires
Juste
Merci pour les informations vraies et en temps réel
13-01-25 à 05:14