C'est autour de 12 heures 16 minutes que s'est ouvert ce mardi 1 er juillet 2025 le procès de Julien Kandé Kansou. Convoqué à la barre, ce membre actif dans la communication du parti Les Démocrates a plaidé non coupable des charges de harcèlement électronique mises à sa charge par le parquet spécial de la CRIET. Ses avocats, Me Victorin Fadé et Me Renaud Agbodjo se sont immédiatement constitués après son inculpation.
« Quels sont les numéros de téléphone que vous utilisez habituellement », lui demande un des assesseurs. Julien Kandé Kansou répète chaque chiffre de ses numéros téléphoniques. Les questions se portent ensuite sur les contenus de ses publications partagées sur les réseaux sociaux. « Vous avez initié le partage de quelles publications sur les réseaux sociaux », veut savoir la présidente de céans, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Le prévenu Julien Kandé Kansou indique à la Cour qu'il était dans l'un des studios du parti Les Démocrates quand il a partagé sur les réseaux sociaux une vidéo. La Cour insiste pour savoir de quoi parle la vidéo ? Julien Kandé Kansou explique que dans cette vidéo qu'il a demandé à la population de faire une « révolution électorale » et d'éviter la « magie électorale » des élections législatives de janvier 2023. Un des assesseurs de la Cour veut comprendre ce que l'opposant appelle « révolution électorale ». « Une révolution électorale, c'est sorti massivement pour aller voter lors des élections générales de 2026 », telle est la définition que donne à cette expression qui l'a conduit derrière les barreaux. Il ajoute que le peuple béninois doit faire une révolution électorale comme ça été le cas au Sénégal lors de la présidentielle de 2024.
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Les débats entre la Cour et le mis en cause se tournent ensuite sur l'expression « magie électorale ». Que veut-il dire exactement ? Julien Kandé Kansou revient sur l’épisode des contentieux électoraux lors des législatives de 2023 pour expliquer ce qu'il appelle « Magie électorale ». Il confie à la Cour avoir été candidat dans la 6ème circonscription électorale et avoir que des bulletins de votes ont été estampillés à la place des votants.
L'opposant raconte que lorsque son parti politique a contesté devant la Cour constitutionnelle, la Commission électorale nationale autonome (CENA) a évoqué la caducité des procès-verbaux et que les résultats ont été comme une magie électorale, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Des extraits de son téléphone autour des critiques d'un ministre de Patrice Talon
Selon des extraits faits de son téléphone lus par un assesseur, Julien Kandé Kansou aurait critiqué un ministre qu'il traite d'être premier partout et qui a taxé les forfaits internet pour éviter que les Béninois ne critiquent le régime de Patrice Talon. Dans les échanges avec l'un de ses amis, Julien Kandé Kansou affirme que ce ministre béninois aurait menacé de l'envoyer en prison. « De quel ministre parlez-vous ? ». « Je suis un opposant », affirme Julien Kandé Kansou qui demande ensuite à la Cour : « Qui m'a convoqué ici ?». La question du prévenu agace la présidente de la Cour. « Vous n'avez pas à poser des questions à la Cour », rappelle d'un ton ferme la juge présidente qui va demander aux avocats de la défense de rappeler leur client à l'ordre.
Les débats qui vont suivre sont houleux. Certains vont porter sur le coût d'un kilomètre de route sous le régime de Patrice Talon et que l'opposant décrit comme faramineux. « Les coûts faramineux des kilomètres de route, on dirait du blanchiment de capitaux », aurait écrit Julien Kandé Kansou dans l'une des publications. À ce sujet, l'opposant explique qu'il a utilisé le conditionnel et que le conditionnel n'est pas affirmatif.
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Les débats vont également porter sur le monopole sur le cajou, le soja, le port et les institutions de la République. Quand la Cour lui demande de qui il parle, Julien Kandé Kansou répond : « Je n'ai indexé personne ». Son attitude énerve le ministère public qui le rappelle à l'ordre. « J'ai partagé un texte et je n'ai pas souvenance que ça parle de quelqu'un, si ça parle de quelqu'un que la personne se présente et je vais m'excuser », a-t-il ajouté. À 12 heures 45 minutes, la juge a décidé de renvoyer l'audience au mardi 14 octobre 2025 pour continuation.
L'opposant Julien Kandé Kansou, placé en détention préventive le 12 juin 2025, retourne à la prison civile de Ouidah en attendant la prochaine audience, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
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