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Bénin : des juges de la CRIET en colère contre la présumée corruption des commissaires de police dans le traitement des dossiers de cybercriminalité

Des révélations faites ce lundi 21 novembre 2022 par un Nigérian poursuivi dans un dossier de cybercriminalité ont fini par provoquer la colère des juges de la CRIET. Ces derniers sont très remontés contre la présumée corruption des commissaires de police républicaine dans le traitement des dossiers de cybercriminalité.

Le procureur spécial de la CRIET, le magistrat Mario Mètonou.

Le procureur spécial de la CRIET, le magistrat Mario Mètonou.

Une affaire banale d’incarcération d’un présumé cybercriminel nigérian qui met en lumière de présumés faits de corruption de certains commissaires de police dans le traitement des procédures de cybercriminalité. Ce lundi 21 novembre 2022, devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) s’est ouvert le procès de quatre personnes de nationalité nigériane. Ils sont poursuivis pour escroquerie par le biais d’un système électronique. L’un d’entre eux n’était pas présent à l’audience. Ce dernier a déjà été libéré par le commissariat de police avant leur présentation au parquet spécial de la CRIET.

 

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Parmi les trois présumés cybercriminels qui se sont présentés devant les juges de la CRIET, un seul a fait sa déposition. Il s’agit d’un homme d’environ 40 ans. Ce citoyen de nationalité nigériane a raconté aux juges sa mésaventure lors de la procédure menée par le commissariat de police républicaine. Cette procédure a en effet conduit à son placement en détention provisoire par le parquet spécial de la CRIET, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express à la CRIET.

 

Des révélations de corruption dans un commissariat de police

 

Le présumé cybercriminel a fait sa déposition en langue anglaise. Ce dernier confie aux juges de la CRIET que s’il s’est retrouvé aujourd’hui devant cette Cour, c’est parce qu’il n’a pas pu payer le montant réclamé par le commissaire de police. “ C’est le commissaire d’Agblangandan. Il nous a réclamés 1,5 million CFA afin d’être libérés. Nous étions quatre personnes interpellées. Notre quatrième a réussi à payer le montant réclamé. Il a été extrait tard la nuit de notre cellule de garde à vue et libéré.”, a-t-il déclaré aux juges 

 

Ce Nigérian qui séjourne désormais en prison confie aux juges avoir eu moins de chance que l’autre. ” Lorsque j’ai dit que je n’avais pas le montant réclamé, on m’a demandé d’appeler quelqu’un. J’ai appelé mon frère qui n’avait pas l’argent. Je n’ai pas pu trouver le montant. Nous [les trois autres] qui n’avions pas trouvé l’argent, nous avons été écoutés par la suite par le commissariat et déposés en prison (par le parquet spécial, NDLR)”, confie-t-il.

 

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L’homme nie ensuite les présumés faits de cybercriminalité pour lesquels il a été interpellé par le commissariat de police. Ce citoyen nigérian a déclaré aux juges qu’il était un vendeur de friperie et qu’il a été interpellé par la police en compagnie d’autres frères nigérians.

 

Des juges en colère contre la présumée corruption des commissaires de police

 

Les révélations faites par cet homme ont fini par provoquer le courroux du président de céans, le juge Guillaume Lally. Lors de cette audience, le magistrat n’a pas mâché ses mots sur la corruption présumée des commissaires dans les dossiers liés à la cybercriminalité. “Tous les commissaires (de police, NDLR) prennent de l’argent. C’est sûr que ce sont ceux qui ne donnent pas l’argent qu’ils nous envoient’’, a déclaré le juge qui était très remonté.

 

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Le ministère public, représenté par le procureur Armand Hounguè, est aussi agacé par cette attitude des commissaires de police dans les dossiers de cybercriminalité. Selon ce dernier, c’est exactement 1,5 million CFA que des commissaires de police prennent pour noyer les dossiers de présumés cybercriminels mis aux arrêts. Il a cité des dossiers de cybercriminalité dans lesquels des commissaires de police sont soupçonnés de corruption.

 

L’ex-commissaire d’Agblangandan mis en cause

 

Face aux accusations de présumées corruptions portées par ce citoyen nigérian, le président de céans, Guillaume Lally, a pris la décision de joindre ce dossier avec celui de l’ex-commissaire d’Agblangandan. Il a renvoyé l’audience sous huitaine. À l’occasion de ce procès, l’ex-commissaire d’Agblangandan comparaitra à nouveau devant la CRIET.

 

Depuis mi-septembre 2022, l’ex-commissaire d’Agblangandan et son collègue du 12ᵉ arrondissement de Cotonou séjournent en prison. Ils sont poursuivis par le parquet spécial de la CRIET dans une procédure judiciaire menée contre de présumés cybercriminels.

 

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Commentaires

Anonyme

Cette situation où les commissaires de police prennent de l'argent pour protéger les cybercriminels est vrai et vérifier. Le commissariat de police de 5iem arrondissement à Porto-Novo en n'est une belle démonstration. Après avoir capturé ces fainéants , la police les rançonne, prendre de l'argent chez eux et les libère. Ces jeunes bombent le torse et disent, ça va bouffer seulement l'argent. Ils ne veulent rien faire que de voler les gens sur internet.

24-11-22 à 01:04

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