C'est la première fois que le ministre béninois de l'Intérieur s’exprime officiellement sur les accusations portées par Niamey contre son pays. Samedi 25 mai 2024, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Alassane Seidou a nié depuis la ville de Kandi les accusations de Niamey.
"On prête des intentions au Bénin sans preuve. Pourquoi veut-on diaboliser le Bénin ? De toutes les façons, nos bras sont ouverts et nous ne rejetons personne", a déclaré le ministre rapporté par l’Evénement Précis. Il a démenti les accusations du Niger et a affirmé qu'il s'agit d'une "polémique inutile qui ne fait qu'arriérer les deux pays".
Lors d'une conférence de presse le samedi 11 mai 2024 à Niamey, le Premier ministre du Niger, Ali Lamine Zeine avait justifié la fermeture des frontières avec le Bénin par des raisons de sécurité. Il a révélé l'existence de cinq bases militaires étrangères connues et documentées sur le territoire béninois où des terroristes étaient formés pour déstabiliser le Niger. «Il y a des bases en République du Bénin, y compris certaines dans lesquelles on entraîne des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays », a-t-il accusé. "Le Niger est prêt à rouvrir sa frontière lorsque nous aurons la certitude que notre territoire est en sécurité", avait-il précisé.
LIRE AUSSI : Tension avec le Niger : pourquoi le Bénin interdit la traversée du fleuve à partir de Malanville
Dans son discours à Kandi, le ministre béninois de l’Intérieur a souligné samedi 25 mai 2024 l'absence de toute preuve tangible concernant la présence supposée de bases militaires françaises au Bénin. Il a expliqué que "ce qu'ils ont vu, c'est des bases opérationnelles avancées qui sont des grandes infrastructures en construction au niveau de nos frontières. C'est pour lutter contre le terrorisme. Nous sommes en train de construire des postes avancés fortifiés."
Alassane Seidou a invité les autorités nigériennes "à vérifier par elles-mêmes et à coopérer dans la lutte contre le terrorisme transfrontalier". Il a exprimé sa volonté de maintenir des relations de bon voisinage et de coopération avec le Niger.
Depuis le coup d'État au Niger en juillet 2023, la CEDEAO a pris des sanctions, dont la fermeture des frontières. Le Bénin a soutenu la levée de ces sanctions et a rouvert ses frontières, mais le Niger a maintenu la fermeture de sa frontière terrestre, accusant le Bénin d'héberger des bases militaires étrangères.
Commentaires