À Ouagadougou siège un gouvernement militaire anti-français dirigé par le jeune Ibrahim Traoré et à Abidjan règne un régime civil pro-français dirigé par Alassane Ouattara. Et pourtant, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire partagent une grande partie de leur frontière et ont des relations historiques. Depuis le coup d'État survenu au Niger, les deux pays sont opposés sur l'intervention militaire décidée par la CEDEAO.
Les différents choix de ces deux pays peuvent faire penser à des rivalités. Mais dans une interview diffusée sur la Radio télévision du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré affirme qu'il n'y a pas de problèmes entre son pays et la Côte d'Ivoire. « Il n'y a pas de problèmes particuliers (avec la Côte d'Ivoire, NDLR). Je pense que les peuples burkinabés et ivoiriens, on est ensemble. Il n'y a aucun problème, mais les politiques peuvent comme sur ce cas précis (le cas nigérien, NDLR) où les politiciens ont décidé une certaine posture. Nous, nous sommes dans une certaine posture, mais de toute façon chacun réfléchit. Jusqu'à preuve de contraires, ça n'affecte pas la population », déclare-t-il
Des armes reçues de la Côte d'Ivoire pour une opération
Face à sa réponse, un journaliste a alors interrogé le président Ibrahim Traoré sur d'éventuels équipements militaires reçus de la Côte d'Ivoire. Il a reconnu au cours de l'interview que son gouvernement a reçu des armes de la Côte d'Ivoire, mais signale que c'est dans le cadre d'une opération à leur frontière commune. « Du matériel, oui. Il était question de faire une opération à nos frontières communes. On n'avait pas assez d'armes pour équiper notamment toutes les unités qui étaient là-bas parce que nous avons des commandes (d'armes, NDLR), mais on avait des soucis. C'est en ce moment que les autorités ivoiriennes ont décidé de nous venir en appui », précise Ibrahim Traoré.
Il n'y a pas de nuages dans les relations ?
Toutefois, le capitaine Ibrahim Traoré signale que la junte militaire dont il est à la tête essuie des critiques de la part des autorités ivoiriennes. « Nous avons vu certaines sorties et nous essayons de comprendre. Jusqu'à preuve de contraires, je ne pense pas que des autorités burkinabè ont fait des sorties pour agresser verbalement les autorités ivoiriennes. Mais, nous avons vu par contre les sorties d'autorités ivoiriennes. On a vu les sorties du président de l'Assemblée nationale. On a vu d'autres autorités qui malheureusement ont parlé du Burkina négativement. Nous n'avons pas répondu. Nous avons jugé que c'est des opinions d'individus, mais que ce n'est pas l'opinion du peuple ivoirien », a-t-il ajouté.
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