Journée de procès pour trois policiers et un militaire à la CRIET. Ce lundi 27 mars 2023, la première audience dans le procès de l'ex-commissaire adjoint d'Abomey-Calavi, de deux policiers de ce commissariat et d'un militaire du renseignement s'est ouverte un peu après midi. Les quatre coaccusés sont poursuivis par le parquet spécial de la CRIET pour deux chefs d'accusation. Il s'agit des charges d'abus de fonction et d'extorsion de fonds, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express. Dans ce dossier, tous les prévenus sont en détention provisoire depuis le vendredi 10 mars 2023.
Selon les déclarations du juge Guillaume Lally, les quatre hommes en uniforme auraient pris 17 millions FCFA chez un présumé cyber-arnaqueur après son interpellation. Ce militaire a participé à l'opération de la police ayant conduit à l'interpellation du présumé cybercriminel. Mais l'opération ne s'est pas déroulée dans les conditions régulières. Car une fois le présumé cybercriminel interpellé, ces hommes en uniforme lui auraient soutiré 17 millions FCFA avant de le relâcher
Militaire informateur et intermédiaire
Le premier convoqué à la barre par le juge Guillaume Lally est le militaire. Cet homme en uniforme est agent du renseignement. Il travaillait à la Direction des services de liaison et de documentation (DSLD) avant son incarcération. Ce militaire aurait pris quatre (04) millions francs chez le présumé cybercriminel dans l'optique de “libérer l'accès au commissariat” d'Abomey-Calavi. C'est ce même homme en uniforme qui a servi d'indic aux trois autres agents du commissariat d'Abomey lors de l'interpellation du présumé cybercriminel.
Devant les juges de la CRIET, ce militaire a expliqué son rôle dans le dossier. Il n'a pas rejeté les faits, mais a essayé de se tirer d'affaire. L'homme en uniforme a confié à la Cour avoir demandé deux-cents mille (200 000) francs CFA au présumé cybercriminel. Cela, dans l'optique de l'aider à récupérer son téléphone qui avait été saisi après son interpellation et sa libération. “Je l'ai rencontré (le présumé cybercriminel, NDLR) et il m'a dit que le lieutenant Chabi lui a pris 07 millions FCFA pour qu'il soit libre ”, a-t-il confié.
Déposant à la barre, le militaire affirme qu'il ne savait pas que le lieutenant Chabi, un officier de police en fonction au commissariat d'Abomey-Calavi, avait pris ce montant chez le présumé cybercriminel. “Qu'auriez-vous fait si vous savez que le lieutenant Chabi a pris ce montant ?”, lui lance alors le ministère public. “ Si je savais que le lieutenant Chabi avait pris sept (07) millions FCFA, j'aurais attendu pour prendre aussi ma part ”, a-t-il répondu. Une réponse qui a fait pouffer de rire les avocats et les juges qui étaient présents dans la salle d'audience, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Lors de cette audience, ce militaire a été le seul prévenu qui a été écouté. Les trois autres prévenus dans le dossier n'ont pu faire leur déposition. L'audience a été suspendue et renvoyée au jeudi 06 avril 2023.
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