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Bénin : le procès de Steve Amoussou reprend à la CRIET dans l’affaire Frère Hounvi

Ce lundi 18 novembre 2024, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) au Bénin reprend le procès très attendu de Steve Amoussou, présenté comme le controversé chroniqueur politique anonyme « Frère Hounvi ». Cet activiste connu pour ses critiques acerbes envers le régime du président Patrice Talon, fait face à trois chefs d'accusation : harcèlement par voie électronique, incitation à la publication de fausses nouvelles et provocation directe à la rébellion. Après son arrestation musclée en août dernier, le procès de cet opposant de longue date est très suivi de près.

Le prévenu Steve Amoussou présenté comme le Frère Hounvi

Le prévenu Steve Amoussou présenté comme le Frère Hounvi

Personnage redouté du régime en place à Cotonou, le prévenu Steve Amoussou soupçonné d'être Frère Hounvi, âgé de 39 ans, comparaît une nouvelle fois ce lundi 18 novembre devant la CRIET, juridiction spécialisée dans la répression des infractions économiques et du terrorisme. 

 

Connu sous le pseudonyme de « Frère Hounvi », cet activiste politique était parvenu pendant des années à distiller ses virulentes critiques à l'encontre du président Patrice Talon, dans l'anonymat le plus total. Ses chroniques acerbes, publiées sur les réseaux sociaux, avaient fini par agacer les plus hautes sphères du pouvoir béninois, qui ont tout mis en œuvre pour démasquer ce redoutable opposant.

 

Lors de la première audience, le lundi 7 octobre 2024, Steve Amoussou avait plaidé non coupable face aux trois chefs d'inculpation retenus contre lui. Ce fut une brève audience avant un renvoi. 

 

C'est finalement le mardi 13 août 2024 que l'identité de « Frère Hounvi » a été révélée par l'opposant en exil Martin Rodriguez, après que Steve Amoussou ait été kidnappé quelques heures plus tôt à Lomé, au Togo. Ramené de force au Bénin, il a été placé en détention provisoire le mardi 20 août 2024 pour les trois chefs d'accusation retenus à son encontre par le parquet spécial de la CRIET.

 

Cet enlèvement rocambolesque, suivi de son transfert au Bénin, a d'ailleurs fait l'objet d'un premier volet judiciaire. En effet, la justice togolaise a émis des mandats d'arrêt internationaux contre quatre ressortissants béninois soupçonnés d'avoir participé au rapt de Steve Amoussou. Deux d'entre eux, Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi, ont d'ailleurs été condamnés le 3 septembre 2024 par la CRIET pour "arrestation illégale" du chroniqueur.

 

LIRE AUSSI : Bénin : le procureur de la CRIET raconte comment il a appris l’arrestation de Frère Hounvi

 

Ce lundi 18 novembre 2024, Steve Amoussou fera de nouveau face à la justice béninoise, escorté par un important dispositif sécuritaire. Désormais, le controversé chroniqueur devra répondre seul des charges retenues contre lui, à savoir « harcèlement par voie électronique, incitation à la publication de fausses nouvelles et provocation directe à la rébellion ». Le prévenu Steve Amoussou est arrivé dans la salle d'audience ce lundi 18 novembre 2024 autour de 09 heures. L’un de ses avocats, Me Aboubacar Baparapé est arrivé dans la salle d'audience autour de 08 heures 35 minutes.

 

Malgré ses affirmations lors de ses publications d'opposant sans peur, Steve Amoussou se retrouve dos au mur face à la justice béninoise. Ce procès très attendu au Bénin dans un contexte de tensions politiques qui secouent le pays depuis l'arrivée au pouvoir de Patrice Talon en 2016.

 

Longtemps présenté comme une « voix critique » face aux dérives autoritaires du régime de Patrice Talon, Frère Hounvi devra désormais convaincre les juges de la CRIET de son innocence. Ses avocats dénoncent une « instrumentalisation de la justice » et promettent de se battre bec et ongles pour obtenir l'acquittement de leur client. Mais le poids des charges retenues semble accablant, et le sort de Steve Amoussou paraît désormais scellé, au grand dam de ses soutiens.

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