Amnesty International se prononce sur le dossier Joël Aïvo après l’avis du groupe de travail de l'ONU. Face à la décision accablante de l'ONU, Amnesty International a immédiatement appelé le jeudi 14 novembre 2024 les autorités du Bénin à « libérer sans délai Joël Aïvo », conformément à l'injonction du Groupe de travail des Nations unies. Dans un communiqué publié sur X (ex-twitter), l'organisation de défense des droits humains a dénoncé avec vigueur la détention arbitraire de cet opposant politique au régime du président Patrice Talon.
Selon le Groupe de travail des Nations unies, la privation de liberté de Joël Aïvo, professeur de droit constitutionnel et figure de l'opposition politique au Bénin, est arbitraire et constitue une violation de plusieurs articles clés de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Candidat recalé à l'élection présidentielle béninoise d'avril 2021, Joël Aïvo avait été arrêté le lendemain du scrutin, le 15 avril 2021, avant d'être condamné en décembre 2021 par la controversée Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à 10 ans de prison pour des chefs d'accusation de blanchiment de capitaux et d'atteinte à la sûreté de l'État. Une condamnation que le Groupe de travail de l'ONU a jugée entachée de graves violations du droit à un procès équitable.
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Dans son avis détaillé, le Groupe de travail a souligné que la détention de l'opposant Joël Aïvo s'inscrivait dans un « cadre discriminatoire » visant à le cibler en raison de ses opinions politiques et de son engagement en faveur de la démocratie et des droits humains au Bénin. Le Groupe de travail a ainsi conclu que la privation de liberté de Joël Aïvo relevait des catégories I (privation de liberté sans base légale), II (privation de liberté liée à l'exercice de droits fondamentaux), III (non-respect des normes relatives à un procès équitable) et V (discrimination) de la détention arbitraire.
Face à cette condamnation sans appel de l'ONU, Amnesty International n'a pas mâché ses mots. Il exige avec fermeté que le gouvernement de Patrice Talon libère immédiatement Joël Aïvo.
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