Le dossier tentative de coup d'Etat contre Patrice Talon a été évoqué ce jeudi 24 octobre 2024 à l'Assemblée nationale du Bénin. Lors de l'ouverture de la deuxième session ordinaire de 2024, le président du Parlement, Louis Vlavonou, a pris la parole pour évoquer l'affaire de la supposée tentative de coup d'État contre le président Patrice Talon.
« Qui d'entre nous n'a pas eu quelques frayeurs en apprenant par la voix du procureur spécial près la CRIET qu'il y avait un complot en préparation contre la sûreté de l'État, donc un projet de remise en cause de l'ordre démocratique laborieusement instauré et entretenu dans notre pays depuis plus de trois décennies ? » , a déclaré Louis Vlavonou dans son discours.
Le mercredi 25 septembre 2024, le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Mario Métonou, avait en effet annoncé qu'une tentative de déstabilisation de l'État avait été déjouée. Il avait alors révélé que l'ancien ministre des Sports, Oswald Homeky, ainsi que l'homme d'affaires et proche du président, Olivier Boko, étaient soupçonnés d'être impliqués dans ce complot.
Face à ce dossier sensible, le président de l'Assemblée nationale, Louis Vlavonou a appelé ses pairs à la retenue. « Je voudrais nous inviter à la retenue en attendant que les instances compétentes achèvent leur investigation et situent éventuellement les responsabilités dans ce dossier complexe sans aucune intrusion ni entrave de quelque nature que ce soit de la part de la représentation nationale », a-t-il déclaré.
Rappelant le principe de séparation des pouvoirs, Louis Vlavonou a souligné que le dossier relevait « de la compétence exclusive du judiciaire ». « Nous serons bien inspirés d'éviter toute ingérence en tant qu'institution, chacun pouvant avoir son opinion propre », a-t-il ajouté. Il a insisté sur le fait que les personnes citées dans cette affaire n'ont pas encore été reconnues coupables.
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Pour étayer son appel à la retenue, le président de l'Assemblée nationale a cité l'article 17 de la Constitution béninoise, qui dispose que « toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public durant lequel toutes les garanties nécessaires à sa libre défense lui auront été assurées ».
Une manière pour Louis Vlavonou de rappeler aux députés qu'il ne faut pas condamner les personnes mises en cause avant que la justice n'ait tranché.
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