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CRIET : accusé d'avoir protégé un présumé terroriste, un militaire condamné à 5 ans de prison

Un militaire du renseignement, accusé d’avoir protégé un présumé terroriste à Malanville, a été condamné ce jeudi 18 avril 2024 à 5 ans de prison. Un chef village et un éleveur, poursuivis dans ce même dossier, ont été relaxés au bénéfice du doute par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).

Des militaires béninois lors d'un défilé à Cotonou. Images d'illustration

Des militaires béninois lors d'un défilé à Cotonou. Images d'illustration

Une nouvelle condamnation dans le rang de militaires poursuivis devant la CRIET. Le verdict de la chambre correctionnelle de la CRIET est tombé ce jeudi 18 avril 2024 dans le procès d’un militaire du renseignement, d’un chef village et d’un éleveur de la ville de Malanville en détention provisoire détention préventive depuis le mercredi 13 décembre 202.  Ces trois prévenus sont poursuivis pour des infractions de « dénonciation calomnieuse et abus de fonction » dans le cadre de la lutte contre le djihadisme que mène l'armée béninoise dans le nord du pays.

 

Selon le verdict rendu, le militaire du renseignement a été reconnu coupable des infractions d’abus de fonction. Pour cette infraction, il est condamné par la CRIET à cinq (5) ans de prison ferme et à cinq-cents mille francs CFA d'amende. En revanche, le chef village et l’éleveur sont relaxés au bénéfice du doute par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, rapporte l’envoyé spécial de Libre Express.


Les faits pour lesquels le militaire béninois du renseignement a été condamnés sont graves. Des populations victimes des agissements d'un militaire du renseignement déployé à Malanville ont été obligés de dénoncer les faits et de saisir directement le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). L'enquête ouverte a permis d'interpeller les trois personnes poursuivies et qui sont en détention provisoire depuis le mercredi 13 décembre 2023. 

 

Lors de l’audience du jeudi 7 mars 2024, les prévenus ont  tous plaidé non coupables. Les faits reprochés aux prévenus se sont déroulés à Malanville et sont liés à la lutte anti-terroriste menée par l'armée dans cette région du Bénin. Convoqué à la barre, le chef village avait accusé le militaire de demander de l'argent aux villageois et d'avoir pris 400 000 FCFA chez un de ses frères. Ceci, dans le but d'empêcher l'armée béninoise de les arrêter pour terrorisme et d'épargner leur village.

 

Selon son récit devant le juge, les habitants de ce village auraient agi ainsi parce que des militaires sont venus arrêtés un imam de leur village qui est soupçonné d'appartenance à une organisation terroriste. Le chef village avit déclaré à la cour que ses administrés lui ont indiqué que c'est le militaire du renseignement qui a donné les informations sur l'imam et l'armée béninoise est venue l'appréhender,

 

LIRE AUSSI : Malanville : 03 morts lors d'une attaque terroriste contre un poste douanier

 

Le chef village qui a été incarcéré à la prison civile de Missérété avait aussi confié que lui-même en tant que première autorité du village a été accusé par les villageois d'être de mèche avec le militaire du renseignement. Les raisons de ce soupçon est qu'il a collaboré avec l'armée béninoise et est lui-même resté avec eux dans la brousse pendant cinq jours pour leur indiquer les chemins de la zone, avait-t-il déclaré.

 

Lors de cette mission de reconnaissance de la zone avec les militaires, le chef village avait déclaré à la cour avoir vu l’éleveur s'enfuir avec d'autres présumés terroristes. Cet éleveur,  apprend le chef village, a disposé son propre champ pour le campement de ces présumés djihadistes. À la suite, l’éleveur aurait été porté disparu et est revenu trois mois plus tard, selon les déclarations du CV.

 

De retour après les trois mois d'absence, le chef village affirme l'avoir revu en train d’attacher des sacs de vivres sur sa moto. C'est alors qu'il informé l’agent des renseignements sur sa présence dans le village. Le militaire a échangé avec l’éleveur loin du chef de village. Après cette discussion, l’éleveur, présumé terroriste n'a pas été inquiété et il est reparti tranquillement avec sa moto.


Mais après plusieurs jours, l’éleveur est retourné vers le chef village le menaçant et lui reprochant d'envoyer à sa chasse des militaires alors qu'il a payé 400 000f au militaire, selon la déposition du CV.

 

Les déclarations de l’éleveur devant le juge

 

Le prévenu éleveur et cultivateur dispose de plus de 100 têtes de bœuf. Cet homme a été accusé d'abriter dans son champ de présumés djihadistes. L'homme qui se dit totalement étranger aux faits de djihadisme a confié à la CRIET qu'après ces dénonciations calomnieuses le militaire du renseignement est venu le voir pour lui demander la coquette somme d'un million FCFA.

 

Selon sa déposition, ce montant doit servir à l'épargner d'une éventuelle arrestation par l'armée pour de présumés faits de djihadisme. Le jour de cette demande d'argent, le prévenu affirme que le militaire était accompagné du chef village. Ce sont le chef village et le militaire qui lui ont réclamé ce montant, selon sa déposition. Mais, il a déclaré à la Cour n'avoir rien donné au militaire.

 

Le militaire revient sur ses déclarations

 

À l'audience du jeudi 7 mars 2024, le militaire du renseignement a rejeté n'avoir pas pris 400 000 FCFA chez l'éleveur poursuivi au même titre que lui. Après les débats, le militaire a fini par reconnaître qu'il est intervenu dans la libération de certaines personnes arrêtées pour terrorisme et qu'il a été gracieusement remercié par les villageois. Il a notamment reconnu avoir demandé aux militaires de ne pas aller déranger les villages dans lesquels vivent ces habitants, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
 

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Commentaires

SALIFOU Youssoufa

Justice béninoise

18-04-24 à 09:42

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