Un nouvel épisode dans la tension entre Bamako et Abidjan ? Après l'affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali, la Côte d'Ivoire a décidé de mettre un terme à sa participation à la MINUSMA. La décision a été rendue par le Bureau du Secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations Unies. Ce dernier cite une correspondance adressée le 11 novembre 2022 par le gouvernement ivoirien.
"D'ordre du gouvernement de la République de Côte d'Ivoire, la mission permanente confirme la décision de retrait progressif des personnels militaires et de police ivoiriens déployés au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), telle qu'annoncé le 28 octobre 2022 par le ministre délégué Léon Kacou Adom, lors de son entretien avec le secrétaire général adjoint aux Opérations de paix, Monsieur Jean-Pierre Lacroix" lit-on dans le document consulté par Libre Express. L'information est également rapportée par plusieurs médias ivoiriens.
Selon le document, le gouvernement ivoirien a également informé l'ONU qu'il ne pourra plus continuer à assurer la compagnie de protection basée à Mopti ainsi que le déploiement des officiers d'État-major (MSO) et des officiers de police (IPO), prévus en octobre 2022.
Un dossier qui empoisonne les relations entre Bamako et Abidjan
La décision du gouvernement ivoirien de retirer ses hommes des opérations de maintien de la paix au Mali intervient après l'arrestation de 49 soldats ivoiriens à l’aéroport de Bamako. Ils ont été arrêtés le dimanche 10 juillet 2022 alors qu’ils venaient d’Abidjan. Selon le gouvernement malien, ces militaires ivoiriens étaient présents sur le territoire en tant que mercenaires.
Dans le cadre d’une médiation menée par le Togo, trois femmes militaires seront libérées parmi les 49 soldats arrêtés. À la demande de libérer les 46 soldats ivoiriens restants, le Mali a proposé une offre. Pour l’État malien, la libération des soldats ivoiriens est conditionnée à l’extradition des opposants maliens en exil en Côte d’Ivoire.
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Une proposition malienne qui a été très tôt rejetée par la partie ivoirienne qui parle de soldats pris en « otages » et menace de saisir la CEDEAO. Cette réaction ivoirienne a suscité la colère du Mali. Pour les Maliens, il s’agit d’une affaire dont le règlement est « purement judiciaire et bilatéral ».
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