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CRIET : une Nigérienne et un policier jugés pour escroquerie de plus de 300 millions FCFA dans un achat d'or à Dubaï

Une Nigérienne et son mari qui est un policier ont comparu le jeudi 14 mars 2024 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) pour escroquerie, blanchiment d'argent et complicité d'escroquerie. Les victimes affirment avoir été dupées dans une affaire d'achat et de revente d'or à Dubaï, avec des préjudices estimés à plus de 300 millions de FCFA.

Image d'illustration d'un lingot d'or

Image d'illustration d'un lingot d'or

Une affaire d'escroquerie dans l'achat et la vente d'or à Dubaï devant la CRIET. Jeudi 14 mars 2024, la première audience dans le procès d'une Nigérienne et son mari s'est ouverte à la CRIET. La Nigérienne séjourne en prison depuis quelques semaines dans le cadre de ce dossier. Quant à son mari, un policier béninois, il est poursuivi sans mandat de dépôt.

 

Quatre chefs d'accusation ont été retenus par le parquet contre les prévenus. Il s'agit des charges d'escroquerie, de blanchiment de capitaux, de complicité d'escroquerie et  de reconversion de fonds issus d'activités illicites. Les faits reprochés sont liés à une affaire d'achat et de revente d'or à Dubaï, qui aurait causé à leurs victimes des préjudices financiers considérables, estimés à plus de 300 millions de francs CFA.

 

Selon les déclarations d'une des victimes à la barre, la prévenue aurait sollicité son investissement dans le commerce de lingots d'or à Dubaï. La victime, accompagnée de sa belle-sœur, aurait déposé une somme totale de 62 millions de francs CFA pour l'achat d'environ 3 kilos de lingots d'or chez la prévenue. Elles se seraient ensuite rendues à Dubaï à trois reprises pour finaliser les transactions, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.

 

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Lors de ces voyages, la prévenue aurait proposé de nouveaux achats de lingots d'or en lot de 4 kilos. La victime, à la barre, déclare avoir investi pour cette première opération un montant total de 63 millions de francs CFA. Les lingots auraient ensuite été revendus à un prix plus élevé, à raison de 139 millions de francs CFA chacun pour les 4 kilos. La prévenue aurait ensuite fait une troisième proposition, portant sur l'achat de 6 et 4 kilos de lingots d'or, qu'elle aurait revendus ensemble pour plus de 212 millions de francs CFA, selon la déposition d'une victime.

 

Cependant, les acheteurs de ces lingots d'or ont versé les fonds sur les comptes bancaires de la prévenue, qui n'aurait pas respecté les accords de restitution convenus. La victime à la barre a déclaré avoir réussi à récupérer près de 55 millions de francs CFA sur ses investissements, tandis que la prévenue lui doit encore 158 millions de francs CFA, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.

 

Un Nigérian, également victime dans cette affaire, a témoigné avoir déposé 80 000 dollars pour l'achat de 2 kilos de lingots d'or à Dubaï. La prévenue lui aurait envoyé une photographie des lingots, mais il n'aurait jamais reçu physiquement les lingots. Elle lui aurait ensuite annoncé qu'elle avait déjà vendu les lingots et qu'il devait lui envoyer 150 000 dollars supplémentaires pour obtenir 4 kilos d'or. Jusqu'à présent, le plaignant n'aurait ni récupéré ses fonds, ni obtenu les lingots d'or promis. La prévenue lui aurait expliqué qu'un certain "Prince" résidant au Bénin détenait l'or qu'il devait récupérer. La victime réclame désormais plus de 205 millions de francs CFA de dédommagement.

 

La prévenue se défend

 

Lors de sa déposition devant la CRIET, la prévenue a catégoriquement nié les accusations formulées par le Nigérian. Elle a affirmé que les transactions relatives aux 4 kilos d'or en question avaient été finalisées et qu'elle lui avait remis 18,5 kilos d'or au Bénin, pour lesquels il n'avait pas encore effectué le paiement convenu avant qu'elle ne soit arrêtée par la police béninoise.

 

Concernant les deux autres victimes qui sont des femmes, la prévenue a soutenu que tous ses comptes étaient bloqués au Niger depuis le coup d'État contre le président Mohamed Bazoum, ce qui l'empêchait de retirer plus de 25 000 francs CFA. Elle a assuré qu'elle rembourserait les victimes dès que les transactions seraient autorisées.

 

L'avocat de la prévenue a demandé une mise en liberté provisoire, mais le ministère public a requis le rejet de cette demande, arguant du manque de garanties de représentativité et de l'absence de preuves suffisantes concernant les actifs financiers de la prévenue. Le délibéré sur la demande de mise en liberté provisoire et la poursuite des débats sont renvoyés au jeudi 4 avril 2024. La prévenue retourne en prison en attendant la prochaine audience, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.

 

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