315 officiers et sous-officiers de la Police Républicaine dont l'ancien directeur général Louis Philippe Sessi Houndégnon ont été informés par le Directeur général de la police républicaine le lundi 22 février 2024 de leur mise en retraite d'office. D'autres corps des FDS dont la douane, l'armée, les eaux et forêts ont aussi été touchés par cette décision de mise à la retraite d'office.
Depuis lors, cette décision fait couler beaucoup d'encre au sein de l'opinion publique. Si pour certains cette mesure peut être source d'insécurité, d'autres pensent que c'est une sage décision. Monté au créneau, le Ministre de l'intérieur et de la sécurité publique explique que cette mesure « n'est ni pour punir, ni pour réduire les effectifs de la Police Républicaine». « Il ne s'agit pas d'une mesure punitive parce que cela ne découle pas d'une procédure disciplinaire. On fait des recrutements de 2000 agents par an depuis deux ans. Et la dynamique sera maintenue pendant des années. C'est dire que l'intention n'est pas de réduire les effectifs », a-t-il déclaré.
Pour Alassane Seïdou, la décision de mise à la retraite d'office prise par le gouvernement béninois a pour but d'améliorer la qualité de l'effectif de la police républicaine. « C'est une mesure qui a été prise pour améliorer la compétence et l'efficience de la police », souligne le ministre.
Des mesures d'accompagnement du Gouvernement
Toujours selon le ministre de l'intérieur et de la sécurité publique, Alassane Séidou, les 315 officiers et sous-officiers de la police républicaine mis à la retraite d'office ne seront pas délaissés par le gouvernement du Président Patrice Talon. Il y a des mesures d'accompagnement qui ont été prises pour les aider.
La première mesure reste au niveau de la pension que le retraité va percevoir. « Lorsque vous êtes admis à la retraite d'office, la pension que vous percevez, c'est exactement la pension que vous deviez percevoir si vous aviez eu une carrière qui s'est déroulée normalement jusqu'à la fin » affirme Alassane Seïdou.
Et cette pension est accompagnée d'une allocation mensuelle compensatrice répartie comme suit : «Au cours de l'an 1 de la mise à la retraite d'office, vous avez une allocation mensuelle compensatrice qui représente la différence entre votre pension et votre dernier salaire sans les primes et les indemnités. Au cours de l'an deux, il est prévu une allocation complémentaire qui représente la différence entre la pension et le salaire et à partir de l'an trois, vous avez aussi une allocation mais qui représente la moitié de la différence entre la pension et le salaire jusqu'à la date normale de votre retraite », renchérit le ministre.
Les agents touchés par la retraite d'office
Selon le ministre de l'Intérieur, il y a une frange d'agents qui a été touchée par la mise à la retraite d'office. Il s'agit entre autres des agents «qui n'ont pas une capacité de rendement appréciable », des agents qui sont sans postes et sans attributions parce qu'ils ont déjà occupé certains postes de responsabilité et qu'il est aujourd'hui difficile de remettre dans l'organigramme de peur qu'ils soient « commandés par des gens qu'ils ont commandé par le passé ».
Par ailleurs, le ministre de l'intérieur Alassane Seïdou précise que cette mesure permettra de régulariser l'effectif global de la Police républicaine et permettra aux agents de niveau inférieur dans la hiérarchie de mieux évoluer.
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