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Vers la création d’un Etat du Sahel : le Burkina, le Niger et le Mali s'éloignent de plus en plus de la CEDEAO

Alors que les sanctions économiques de la CEDEAO font mal à Niamey, les trois pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) veulent créer une confédération des États du Sahel. Le Burkina, le Mali et le Niger semblent désormais s'éloigner de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Un pas de plus pour les militaires au pouvoir.

Le capitaine Ibrahim Traoré et le Colonel Assimi Goïta

Le capitaine Ibrahim Traoré et le Colonel Assimi Goïta

Officiellement, le Burkina, le Mali et le Niger restent membres de la CEDEAO, mais en coulisses tout semble se faire pour quitter cette organisation régionale. Depuis les putschs successifs dans ces trois pays, ils ont été mis au ban par la Cedeao. Vendredi 1ᵉʳ décembre 2023, ces trois pays dirigés par des juntes militaires ont fait un pas de plus dans leur volonté de prendre leur destin en main.

 

Dans une déclaration publiée à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de ces trois pays à Bamako, il est recommandé la création d’une confédération qui regroupe les États du Sahel. « Face aux enjeux, notamment la nécessité de relever urgemment les défis communs, mais aussi, et surtout, conscients du formidable potentiel de paix, de stabilité, de force diplomatique et d'émergence économique qu'offre une alliance politique renforcée, les ministres, prenant la mesure des attentes pressantes des populations de l'espace AES, et guidés par l'ambition de parvenir, à terme, à une Fédération réunissant le Burkina, le Mali et le Niger, recommandent aux Chefs d'État de l'AES la création d'une Confédération des trois pays », indique la déclaration publiée.

 

Selon la déclaration, la réunion des ministres des Affaires étrangères des États de l'AES avait essentiellement pour objectifs de décider des mesures appropriées pour l'opérationnalisation de l'Alliance, y compris à travers l'adoption de protocoles additionnels. Il s'agit aussi de convenir d'un mécanisme de coordination de l'action politique et diplomatique des États membres de l'AES et de déterminer les modalités de renforcement de l'intégration entre le Burkina, le Mali et le Niger.

 

LIRE AUSSi : Alliance des Etats du Sahel : 03 choses à savoir sur la charte signée entre le Burkina, le Mali et le Niger

 

Pendant ce temps, les ministres de l'Économie et des Finances des trois pays avaient tenu à Bamako, le 25 novembre 2023, la « Réunion ministérielle de l'AES sur le Développement Économique dans l'espace du Liptako-Gourma ». Cette rencontre a formulé des recommandations pour favoriser le développement économique de l'AES, dans le domaine des infrastructures, des transports et de la sécurité alimentaire. Ces ministres de l'Économie et des Finances avaient par ailleurs recommandé la création d'un fonds de stabilisation et d'une banque d'investissement de l'AES. La mise en place d'un comité chargé d'approfondir les réflexions sur les questions de l'union économique et monétaire est évoquée.

 

Les sanctions de la CEDEAO au Niger agacent au sein de l’AES

 

Depuis le coup d'État survenu le mercredi 26 juillet 2023 au Niger, le pays est sous le coup de lourdes sanctions économiques infligées par la CEDEAO. L'Organisation régionale menace même le Niger d'une intervention militaire pour rétablir au pouvoir le président Mohamed Bazoum.

 

À Niamey, les putschistes qui ont renversé le président Mohamed Bazoum n'hésitent pas à critiquer la CEDEAO qu'ils qualifient d'une organisation aux ordres de la France, l'ancienne puissance coloniale. Le capitaine Ibrahim Traoré et le colonel Assimi Goïta respectivement président du Burkina et du Mali ont adoubé le général Tiani qui a pris le pouvoir au Niger.

 

LIRE AUSSI : La Russie s'oppose à une intervention militaire de la CEDEAO au Niger

 

Depuis le 16 septembre 2023, le Burkina Faso, le Niger et le Mali, dirigés par des militaires putschistes anti-français, ont décidé de s'unir. Ils ont décidé de créer une alternative à la CEDEAO désormais très critiquée par les populations en Afrique de l'Ouest. L'Alliance des États du Sahel (AES) est à présent créée dans un contexte de menace d'une intervention militaire au Niger.


Au départ, l'objectif fixé par les trois pays de l'AES est de s'unir pour lutter contre le terrorisme et toute menace de rébellion armée ou d'agression extérieure qui les viserait. La dernière réunion des ministres des Affaires étrangères de l'AES montre que ces pays veulent s'éloigner de la CEDEAO, un espace d'intégration économique, devenue trop encombrante pour eux. Le Burkina, le Mali et le Niger vont peut-être claquer la porte de la CEDEAO dans les prochains jours ou mois.

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