Mauvaise gestion de l'hôpital de Mènontin au Bénin : le gouvernement décide de reprendre la main

Le gouvernement béninois, présidé par Patrice Talon, a pris la décision ce mercredi 20 novembre en Conseil des ministres de retirer la gestion en concession de l'hôpital de Mènontin. Cet établissement hospitalier avait été construit en 1992 sur financement de l'Association internationale de Développement, au profit de l'État béninois.

À l'époque, le ministère de la Santé avait confié la gestion de l'hôpital à l'Association médico-sociale de Mènontin, dans le but d'y favoriser une offre de soins de qualité. Le mandat initial de 10 ans était renouvelable par tacite reconduction.

Mais, plus de 30 ans après, le renouvellement formel du mandat n'a jamais été effectué, le concessionnaire bénéficiant toujours d'une reconduction tacite. Or, selon le compte rendu du Conseil des ministres, « aucune des obligations du concessionnaire n'a jamais été remplie », notamment la fourniture annuelle des statistiques sanitaires et des comptes d'exploitation à l'État.

« Des constats faits, aucune de ces obligations n'a jamais été remplie par cette Association médico-sociale depuis la prise d'effet du mandat de gestion et l'hôpital fait l'objet d'une gérance peu orthodoxe », indique le compte rendu.

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De plus, à la suite de dénonciations du syndicat de l'hôpital, une mission d'investigations diligentée par le ministère de la Santé a révélé « de nombreuses irrégularités qui mettent à mal le bon fonctionnement de cet établissement hospitalier et impactent négativement la qualité des soins administrés aux patients ».

Face à ces manquements graves, le gouvernement a donc décidé de dénoncer le mandat de gestion et de procéder à une réorganisation du fonctionnement de l'hôpital, « afin d'assurer la continuité des soins, de veiller à la santé des patients et de préserver l'intérêt général ».

Les ministres concernés sont chargés de déterminer l'ampleur du préjudice et d'engager les poursuites judiciaires éventuelles contre les personnes mises en cause.