C'est lors de la traditionnelle cérémonie de proclamation du prix Goncourt, qui s'est tenue ce lundi 4 novembre dans les salons du restaurant Drouant à Paris, que le jury a annoncé le nom du lauréat de l'édition 2024 : Kamel Daoud. Le romancier franco-algérien de 54 ans a été élu au premier tour du scrutin avec six voix, devançant les œuvres d'Hélène Gaudy (2 voix), de Gaël Faye et de Sandrine Collette (une voix chacun).
Déjà lauréat cette année du prix Landerneau des lecteurs et du prix Transfuge du meilleur roman français, « Houris » figurait parmi les grands favoris de cette édition 2024 du Goncourt, aux côtés notamment de « Jacaranda » de Gaël Faye. Le roman de Kamel Daoud était également sélectionné pour le Grand Prix du roman de l'Académie française, le prix Interallié, et faisait partie des finalistes du prestigieux prix Renaudot.
« Ce livre est né parce que je suis en France. C'est un pays qui me donne la liberté d'écrire. Ce n'est pas facile de parler de guerre, il faut du temps, du deuil, de la distance. C'est un livre qui va dans le sens de l'espoir », a déclaré l'auteur, visiblement ému après avoir reçu le Goncourt des mains de la présidente du jury, Camille Laurens.
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« Houris » raconte l'histoire d'Aube, une jeune Algérienne muette, marquée dans sa chair par les traumatismes de la guerre d'indépendance et de la guerre civile des années 1990. Enceinte, elle retourne dans son village natal pour interroger les morts et questionner son droit de donner la vie alors que la sienne lui a presque été arrachée.
Le sacre de Kamel Daoud au Goncourt 2024 devrait permettre à son roman de connaître un succès retentissant dans les semaines à venir. Le précédent lauréat, Jean-Baptiste Andrea pour « Veiller sur elle », s'était ainsi écoulé à près de 630 000 exemplaires. C'est la 40e fois que la prestigieuse maison d'édition Gallimard remporte le Goncourt, la plaçant en tête des éditeurs les plus récompensés par ce prix.
Avec « Houris », Kamel Daoud confirme son statut de figure majeure de la littérature francophone. Révélé en 2014 avec « Meursault, contre-enquête », il avait déjà figuré dans les sélections du Goncourt et du Renaudot cette année-là, avant d'être sacré lauréat du Goncourt du premier roman en 2015. Son nouveau roman vient saluer avec force la puissance et la sensibilité de son écriture.
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