Quelle est la position du gouvernement béninois sur l’affaire Frère Hounvi? Vendredi 6 septembre 2024, lors d'un débat organisé à Cotonou sur le bilan du régime du président Patrice Talon, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, s'est prononcé pour la première fois sur l'affaire Steve Amoussou. Cet homme est soupçonné d'être le très connu chroniqueur anonyme et critique du régime du président Patrice Talon, Frère Hounvi.
Steve Amoussou a été enlevé dans la nuit du lundi 12 août 2024 à Lomé, au Togo, par des ravisseurs qui l'ont ensuite conduit de force au Bénin. Présenté devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), il a été placé en garde à vue.
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Lors du procès contre ses ravisseurs, le mardi 3 septembre 2024, deux membres du commando, Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi, ont été condamnés à 24 mois de prison dont 12 mois fermes pour leur implication pour des faits d’arrestation illégale.
Première réaction du porte-parole du gouvernement béninois
Interrogé sur ce dossier épineux, Wilfried Léandre Houngbédji a pris ses distances. « Ce n'est pas une affaire du gouvernement. Ce n'est pas le gouvernement qui l'a interpellé. Je laisse la justice faire son travail comme elle a commencé à le faire », a-t-il déclaré.
Le porte-parole du gouvernement béninois a ajouté : « On a vu qu'il y avait un aspect qui a été vidé, il me semble qu'il en reste d'autres. Nous allons être attentifs, en bon Démocrates, observer la Justice qui fait son travail ».
Néanmoins, Wilfried Léandre Houngbédji s'est interrogé sur la nature des activités de Steve Amoussou, estimant qu'il ne s'agissait peut-être pas seulement d'une liberté d'expression, mais plutôt d'"activisme politique" avec "à la base des calomnies et de médisances".
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Le procès de Steve Amoussou, poursuivi pour des faits de harcèlement, de publication de fausses nouvelles et de provocation à la rébellion, est prévu pour le 7 octobre 2024.
Au Togo, une esthéticienne de nationalité béninoise et un homme, tous deux soupçonnés d'avoir participé à son enlèvement, ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt. Des mandats d'arrêt ont également été émis contre quatre autres Béninois présumés membres du commando d'enlèvement.
La justice togolaise dénonce dans cette affaire une « violation flagrante du droit international et des règles en matière de coopération pénale internationale »
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