Après plus de 50 jours suivant la démission de Gabriel Attal, l'ancien Premier ministre, Emmanuel Macron a finalement choisi ce jeudi 5 septembre 2024 Michel Barnier pour former un nouveau gouvernement de rassemblement.
Plusieurs autres candidats avaient été envisagés par le Président, comme Lucie Castets, proposée par le nouveau Front populaire, avant que Macron ne se décide en faveur de Michel Barnier.
1- Une longue carrière politique ancrée à droite
Né en 1951 dans l'Isère, Michel Barnier a débuté sa carrière politique dans les années 1970 en occupant divers postes dans les cabinets ministériels, avant d'être élu député de Savoie en 1978 à seulement 27 ans. Pendant près de 15 ans, il a siégé à l'Assemblée nationale, avant d'intégrer successivement les gouvernements de droite sous Édouard Balladur, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, aux portefeuilles de l'Environnement, des Affaires étrangères et de l'Agriculture.
2- Un négociateur chevronné du Brexit
Au-delà de son expérience ministérielle hexagonale, Michel Barnier a également acquis une stature européenne de premier plan. De 2016 à 2020, il a en effet exercé la fonction de négociateur en chef de l'Union européenne dans les discussions sur le Brexit, menant avec fermeté ces délicates négociations. "Il est nécessaire de retrouver cet esprit de respect à Bruxelles, dans un futur proche qui s'annonce dangereux et turbulent", déclarait-il d'ailleurs lors du Sommet Grand Continent en 2023.
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Ce bagage européen représente un atout majeur pour le nouveau Premier ministre, dans un contexte géopolitique tendu. Barnier devra en effet composer avec une Assemblée nationale morcelée et une opposition vigilante, tout en faisant valoir son expérience sur la scène internationale.
3- Un profil de haut vol pour rassembler la majorité
En choisissant Michel Barnier, Emmanuel Macron entend s'appuyer sur un cadre chevronné, rompu aux arcanes du pouvoir, pour donner une nouvelle impulsion à son second quinquennat. Cet homme de droite expérimenté représente également un gage adressé à l'aile droite de la majorité présidentielle, dans un contexte politique particulièrement clivant.
"Nous jugerons sur pièces son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action", a ainsi déclaré Jordan Bardella, président du Rassemblement National, sans pour autant appeler à une motion de censure. Le nouveau chef du gouvernement aura donc la délicate mission de rassembler et de faire preuve d'autorité, dans un environnement politique volatile où les enjeux, du pouvoir d'achat à l'immigration, s'annoncent particulièrement explosifs.
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