Le secteur funéraire au Bénin va connaître une profonde transformation avec l'entrée en vigueur d'un décret gouvernemental. Adopté le 19 juin 2024, ce texte vise à assainir et encadrer les activités funéraires dans le pays.
Désormais, toute ouverture d'un funérarium devra répondre à un cahier des charges très strict. Selon l'article 23 du décret, le funérarium doit être implanté dans une zone non marécageuse et disposer d'équipements spécifiques tels qu'un laboratoire de traitement des dépouilles, des chariots élévateurs, une table de lavage en inox avec un système d'aspiration et d'évacuation des eaux usées.
Le texte exige également que le funérarium soit doté d'un système d'évacuation souterraine des eaux usées, d'un dispositif de gestion des déchets solides, d'un groupe électrogène de relais et d'un système d'approvisionnement en eau permanent. Un incinérateur de déchets à risques infectieux et des casiers réfrigérés à température contrôlée sont également obligatoires.
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Le décret prévoit une organisation spatiale en trois zones distinctes : une zone d'accueil pour les familles, une zone intermédiaire pour l'accueil des dépouilles et l'inventaire des effets, et une zone sensible réservée à la thanatopraxie, la conservation et la mise en bière des corps. Un lieu de recueillement doit également être aménagé au sein de chaque funérarium.
Selon l'article 56 de ce nouveau décret : « les inhumations ont lieu dans un
délai de trente (30) jours au plus tard
après le décès, sauf prolongation
accordée par le Procureur de la
République compétent. Passé ce délai, il
est procédé à une inhumation en fausse
commune ». Le texte interdit également la fabrication de cercueil ou l'inhumation avec un cercueil en matériaux non biodégradable.
Enfin, le personnel technique des funérariums devra être qualifié, notamment dans les domaines de la thanatopraxie, de l'hygiène funéraire et de la technicité de fonctionnement d'un funérarium.
Ce nouveau cadre réglementaire vise à professionnaliser le secteur funéraire au Bénin et à garantir des prestations de qualité dans le respect des normes sanitaires et environnementales.
Voici l'intégralité du décret sur le secteur funéraire signé par Patrice Talon