Des responsables de la gendarmerie voulaient renverser le régime du capitaine Ibrahim Traoré au Burkina, selon la justice militaire. En octobre 2023, le régime en place à Ouagadougou a annoncé avoir déjoué une tentative de coup d'État qui serait fomentée par des officiers de l’armée parmi lesquels l’ex-chef d'état-major de la gendarmerie nationale, Évrard Somda. Dans la foulée, plusieurs officiers ont été mis aux arrêts.
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Lors d'une conférence de presse le samedi 1er juin 2024, le procureur militaire, le capitaine Ferdinand Ahmed Sountoura, a indiqué que le lieutenant-colonel Évrard Somda, ex-patron de la gendarmerie, est poursuivi dans ce dossier pour "complot contre la sûreté de l'État, association de malfaiteurs, violation de consignes et incitation à commettre des actes contraires aux devoirs ou à la discipline". Quatre autres officiers supérieurs sont également mis en cause pour les mêmes faits.
"Il ressort de l'enquête préliminaire que le lieutenant-colonel Somda a été approché par les lieutenants-colonels Roméo Ouoba et Boubakar Keita pour dépeindre la situation de certains officiers et militaires qui seraient traqués par le régime de la Transition, selon eux, et que pour y mettre fin, il faut renverser le pouvoir en place par la force", a expliqué le procureur militaire.
Selon le parquet militaire, le lieutenant-colonel Évrard Somda aurait alors référé les deux officiers au lieutenant-colonel Hamza Ouattara, avec qui ils ont tenu plusieurs réunions. Le projet des initiateurs était de s'appuyer sur l'Unité Spéciale Intervention de la Gendarmerie Nationale (USIGN), les Forces spéciales et des mutins dans les casernes, ainsi que sur des organisations de la société civile opposées à la Transition, pour troubler la période de transition et justifier l'action des militaires dissidents, apprend le procureur.
Les cinq officiers ont été mis en examen et placés sous mandat de dépôt depuis le 6 octobre 2023, à l'exception du lieutenant-colonel Djassanou Roméo Ouoba, qui est toujours en fuite. Un mandat d'arrêt a été émis à son encontre par le parquet militaire.
Le parquet militaire a appelé l'opinion à "se départir de toutes les spéculations infondées" et à laisser la justice faire son travail.
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