Le chef de l'État béninois a d'abord rappelé les événements de la semaine passée. "La situation entre le Bénin et le Niger demeure une intrigue", a-t-il déclaré, ajoutant que "les autorités nigériennes nous ont saisis par écrit pour solliciter la tenue d'une réunion du comité inter-étatique de suivi du pipeline pétrolier. “Cette réunion s'est finalement tenue lundi dernier (27 mai 2024, ndlr) à Niamey en présence des délégations des deux pays et de la société chinoise WAPCO, exploitante du pipeline.
Le chef de l'État béninois Patrice Talon a regretté que "la partie nigérienne présente à ladite rencontre n'a apporté aucune réponse à nos préoccupations et attendrait de recevoir les instructions de ses plus hautes autorités." Citant son ministre des Mines Seibou Adambi revenu de cette réunion, il a précisé : "À l'heure où je vous parle, je n'ai reçu aucune clarification ou information de nos frères nigériens allant dans le sens attendu par tous."
Par ailleurs, le président béninois a expliqué avoir saisi cette occasion pour faire parvenir un message écrit au président nigérien le général Abdouramane Tiani via son ministre de l’Energie Seidou Adambi. Or, ce dernier "n'a pas été reçu". “ Mieux, le Président Tchiani n'a pas reçu le Ministre Adambi que j'ai pourtant expressément chargé de lui remettre ma lettre d'apaisement et d'invite au rétablissement de la fraternité et de la libre circulation des personnes et des biens entre le Niger et le Bénin. Mais, je peux vous assurer que le Bénin n'a fait l'économie d'aucun effort, d'aucune humilité, pour permettre le rétablissement de la concorde entre le Niger et Bénin”, a-t-il déclaré.
S'agissant plus spécifiquement du problème du transit pétrolier, le chef d'État béninois a réitéré la position de son pays : "À minima, pour que ce transit soit possible, il faut que les autorités nigériennes annoncent officiellement que la fermeture de leurs frontières terrestres fait exception au pétrole." Citant ses propos par son ministre de l’Energie à Niamey, il a rappelé: "Telles sont donc les clarifications que le Gouvernement béninois a chargé le Ministre Adambi d'apporter à nos partenaires."
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Le président Patrice Talon s'est dit "particulièrement peiné d'observer les déconvenues que subit le partenaire chinois du fait de l'impossibilité d'opérer le chargement du pétrole". Réaffirmant la disponibilité de son pays à soutenir WAPCO, il estime qu’il n'y a aucune raison qui justifie la méfiance et l'attitude du Niger ". Le Bénin semble donc toujours dans l'attente d'une clarification de son voisin nigérien afin de débloquer la situation.
“ Le temps de la protestation et des sanctions en raison du coup d'Etat qui a lieu au Niger est passé ; ce temps est passé pour tout le monde et il n'y a plus rien qui justifierait aujourd’hui que les autorités béninoises ne soient pas dans la bienveillance à l’égard des autorités nigériennes actuelles. Mais en attendant, nous chercherons les voies et moyens pour aider la société chinoise Wapco afin de limiter ses souffrances et préserver son intérêt pour l'Afrique. Voilà ce que j’ai à vous dire sur la situation”, a conclu Patrice Talon.
Depuis le coup d'État du 26 juillet 2023 qui a amené le Général Tiani au pouvoir, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pris des sanctions contre le Niger parmi lesquelles la fermeture des frontières des pays limitrophes.
Le Bénin a par la suite soutenu la levée des sanctions et a aussitôt rouvert ses frontières après la décision de l'institution régionale. Mais, les autorités nigériennes ont gardé fermer leur frontière terrestre accusant le Bénin d’héberger des bases militaires étrangères sur son territoire.
Commentaires
Salissou Abdou
👉🤣🤣🤣
30-05-24 à 08:59
Papist
C'est bien
30-05-24 à 08:55