Une nouvelle lourde condamnation pour l'ex-député Désiré Vodonou à la CRIET. Ce jeudi 4 avril 2024, la CRIET a rendu son dans le second dossier qui a conduit au placement en détention provisoire de l'ex-député Désiré Vodonou et deux co-prévenus. Il s'agit de l'informaticien sénégalais Sy Sérigne Abdoul Aziz et Sylvestre Attadé, le chef d'agence Godomey de la BGFI Banque.
Tous les trois ont été placés en détention provisoire depuis le 4 novembre 2022 par le procureur spécial de la CRIET, Mario Mètonou. Les chefs d'accusation retenus contre eux sont : « accès et maintien illégal dans un système informatique, escroquerie et blanchiment de capitaux ».
Dans son verdict ce jeudi 4 avril 2024, le juge chargé du dossier à la CRIET n’a pas suivi les réquisitions du ministère public qui réclamait 10 ans de prison pour l’ex-député et ses deux co-prévenus. Le président de céans est allé au-delà de cette réquisition. Il a d’abord requalifié les faits d'accès et de maintien illégal dans un système informatique en des faits de blanchiment de capitaux et de tentative d’accès et de maintien illégal dans un système informatique. Il a ensuite reconnu l’ex-député Désiré Vodonou et le Sénégalais Sy Sérigne Abdoul Aziz coupable des faits de blanchiment de capitaux et de complicité de tentative d'accès illégal et de maintien dans un système informatique. Quant au chef d'agence de la banque BGFI, il est reconnu coupable de tentative d'accès illégal et de maintien dans un système informatique, et blanchiment de capitaux.
14 ans de prison ferme
Pour ces faits, le juge a condamné Désiré Vodonou, le Sénégalais Sy Sérigne Abdoul Aziz et le banquier Sylvestre Attadé à 14 ans de prison ferme et à deux milliards FCFA d'amendes. Le juge a reçu la banque BGFI en sa constitution de partie civile et condamne les trois prévenus à lui payer le franc symbolique.
Selon le verdict, tous les biens de Désiré Vodonou et de deux co-prévenus sont confisqués à l’exception de ceux réservés à l'usage familial. Le juge a également ordonné l’interdiction de séjour le Sénégalais Sy Sérigne Abdoul Aziz à la fin de sa peine de prison. Par ailleurs, il est interdit de façon définitive l’exercice de fonction de banquier au prévenu Sylvestre Attadé. Les prévenus disposent de 15 jours pour faire appel de ce jugement.
Les faits
Selon le ministère public, l'ex-député Désiré Vodonou et ses deux co-prévenus ont été arrêtés dans le cadre d'une affaire de server to server qui consisterait à s'immiscer dans le système informatique de la banque BGFI pour introduire de l'argent en provenance de Russie. Mais sentant le danger, l'ex-député s'est retiré de cette affaire, affirme le magistrat.
Le procureur signale que l'objectif visé est de ramener virtuellement de l'argent de Russie, de le mettre sur le système informatique de BGFI et de le remettre dans le circuit normal. Il s'agit de brouiller les pistes en introduisant de l'argent illicite dans un système licite, renseigne-t-il. « C'est du blanchiment de capitaux », précise le procureur. Le substitut du procureur spécial de la CRIET précisait que le banquier Sylvestre Attadé a facilité l'opération avec l'appui de l'informaticien sénégalais.
Vodonou déjà condamné à 10 ans de prison dans un autre dossier
L'affaire casse d'une banque dans laquelle la CRIET vient de condamner Désiré Vodonou à 14 ans de prison est bien distincte de la seconde affaire de fraudes à la carte bancaire dans laquelle Désiré Vodonou a été condamné. Dans cette seconde affaire, l'ex-député Désiré Vodonou, l'homme d'affaires Wilfried Ayatodé et six co-prévenus ont été reconnus coupable des faits de recel de données informatiques et de blanchiment de capitaux. Pour ces faits, l'ex-député Désiré Vodonou et le Sénégalais écope de 10 ans de prison ferme.
Quant à l'homme d'affaires Wilfried Ayatodé, extradé de la Côte d'Ivoire après son évasion en janvier 2023, il écope de 20 ans de prison ferme et doit payer plus de 300 millions FCFA d'amendes. Selon le verdict rendu, les prévenus Wilfried Ayatodé, Désiré Vodonou et le Sénégalais et un autre doivent payer solidairement 628 millions FCFA de dommages-intérêts à la banque victime de leur fraude bancaire à la carte.
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