En réponse à la procédure de déchéance de nationalité en cours à son encontre, Kemi Seba, a posé un acte fort lors d'une conférence de presse près de Paris. Samedi 16 mars 2024, devant un auditoire mobilisé, il a brûlé son passeport français, exprimant ainsi son refus de se soumettre aux autorités françaises. Il affirme sa liberté en tant qu'Africain et Béninois.
Cette action spectaculaire intervient trois semaines après la diffusion d'une lettre d'information émanant de la Direction de l'intégration et de l'accès à la nationalité française, qui annonçait la procédure de déchéance de nationalité à l'encontre de Kemi Seba. Installé au Bénin depuis 2017 après avoir vécu au Sénégal, l'activiste est accusé par les autorités françaises de « se livrer depuis plusieurs années, à divers agissements destinés à attiser, dans les pays d'Afrique de l'Ouest, un sentiment anti-français ».
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Lors de la conférence de presse, qui a été organisée malgré une interdiction préfectorale levée par le tribunal administratif, Kemi Seba a fait une démonstration de son « insoumission » envers la France. En tenant son passeport enflammé, il a déclaré : « Votre passeport, ce n'est pas un os que vous nous donnez comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un homme Noir libre. Je suis un Africain libre. Je suis un Béninois libre ». Ces propos ont été accueillis par des acclamations de soutien de la part des personnes présentes.
Cet acte symbolique risque d'accélérer la procédure de déchéance de nationalité engagée contre Kemi Seba. Dans sa lettre d'information, la Direction de l'intégration et de l'accès à la nationalité française a affirmé que le comportement et les propos de l'activiste révélaient une « posture constante et actuelle résolument anti-française, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français et de nature à caractériser une déloyauté manifeste à l'égard du pays ». Cette situation a conduit à l'ouverture d'une procédure de perte de la nationalité française conformément à l'article 23-7 du code civil.
L'autodafé du passeport de Kemi Seba a suscité de nombreux messages de soutien de la part de personnes partageant sa lutte contre le néocolonialisme en Afrique. Kemi Seba est régulièrement accusé par ses détracteurs d'être un agent au service de l'influence russe en Afrique, notamment en raison de ses visites fréquentes en Russie et dans des pays proches du Kremlin.
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