Agbéyomé Kodjo, âgé de 70 ans, était le président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) et avait été contraint à l'exil après l'élection présidentielle de 2020. Selon les informations rapportées, Agbéyomé Kodjo a été victime d'un malaise samedi 2 mars et aurait été transporté à l'hôpital, où il a finalement perdu la vie tôt dimanche matin.
Ce décès survient quelques semaines seulement après le décès de Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, qui avait soutenu Agbéyomé Kodjo lors de l'élection présidentielle de 2020. Après la proclamation des résultats de cette élection, l'opposant avait été contraint à l'exil. Il dénonçait l'existence d'un plan visant à l'emprisonner s'il restait au Togo.
Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo a eu une carrière politique riche et variée. Né le 12 octobre 1954, il a occupé le poste de Premier ministre sous la présidence de Gnassingbé Eyadèma, de 2000 à 2002. Avant cela, il avait occupé plusieurs postes ministériels importants, notamment ministre des Sports, ministre de l'Intérieur, directeur général du Port autonome de Lomé et président de l'Assemblée nationale.
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Après sa démission du Rassemblement du peuple togolais (RPT) en 2002, Agbéyomé Kodjo s'était exilé avant de rejoindre l'opposition togolaise. Il était rentré au Togo le 8 avril 2005, après le décès d'Eyadéma, mais avait été emprisonné pour des accusations de détournement de fonds présumés liés à son mandat de directeur général du Port autonome de Lomé. En septembre 2005, il fonde l'Alliance démocratique pour la patrie, également connue sous le nom d'Alliance, en collaboration avec Dahuku Péré.
En 2008, Agbéyomé Kodjo avait créé son propre parti politique, l'Organisation pour bâtir dans l'union solidaire togolaise (OBUTS), avec lequel il s'était présenté à l'élection présidentielle de 2010. En 2018, il avait changé le nom de son parti pour devenir le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD).
L'ancien Premier ministre avait de nouveau été candidat à l'élection présidentielle de 2020. Les résultats officiels l'avaient classé deuxième, derrière Faure Gnassingbé, avec 19,45% des voix. Agbéyomé Kodjo avait contesté ces résultats jusqu'à sa mort, le 3 mars 2024, affirmant être le président élu.
Le décès d'Agbéyomé Kodjo marque la fin d'une vie politique mouvementée et engagée. Son parcours politique dense et son rôle en tant qu'opposant ont marqué l'histoire politique du Togo. Sa disparition laisse un vide dans le paysage politique togolais et suscite des réactions de tristesse et de condoléances parmi ses partisans et sympathisants.
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