Les députés de l'Assemblée nationale du Sénégal ont approuvé dans la soirée du lundi 5 février 2024 la proposition de loi portant report de la présidentielle. Initialement prévue pour se tenir le 25 février 2024. Elle est désormais reportée au 25 décembre 2024. Cette loi a été votée et adoptée par 105 députés pour et 1 contre qui ont aussi décidé de prolonger le mandat du président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, jusqu’à l’entrée en fonction de son successeur.
Une disposition qui, selon l'opposition, viole la Constitution notamment l'article 103 qui interdit une quelconque modification du mandat du président en fonction. D'ailleurs, ce vote n'a pas connu la participation des députés de la principale coalition d’opposition. Après avoir refusé de voter la loi sans en débattre, ces députés ont été évacués de l'hémicycle par les gendarmes.
Une loi qui divise majorité et opposition
La loi portant report de l'élection présidentielle au Sénégal fait couler beaucoup d'encre et est source de tension dans le pays. Les Sénégalais ont repris avec les violences dans la capitale Dakar depuis l'annonce du report de l'élection par le président Macky Sall le samedi 3 février 2024. Avant le vote, le parlement a été entouré de dizaines de gendarmes pour empêcher tout rassemblement. La sécurité a été renforcée avec des forces de l’ordre armées de matraques et l’accès à l’Assemblée nationale est devenu plus compliqué que d’habitude.
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L'opposition se dresse contre cette décision et ne compte pas s'arrêter là. Elle a prévu saisir le Conseil constitutionnel pour avis et appelle à la désobéissance civile. Les sept membres du Conseil constitutionnel sont maintenant la dernière porte de sortie pour l'opposition.
La majorité, quant-à elle, est confiante et sereine et pense que ce report est gage de la bonne organisation d'une élection pacifique, inclusive, libre et transparente.
L'internet mobile n'est plus accessible dans le pays depuis le lundi 5 février 2023. Une coupure d'Internet qui a été justifiée par le Ministère de la communication qui évoque la circulation sur les réseaux d'appels à la haine et de risques de troubles à l’ordre public.
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