Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement (BAD) le 16 mai 2025, après trois tours de scrutin. Il a remporté 76,18% des voix face au Zambien Samuel Maimbo (20,26%) et au Sénégalais Amadou Hott (3,55%). Le Tchadien Mahamat Abbas Tolli (0,88%) et la Sud-Africaine Swazi Tshabalala (5,9%) ont été éliminés dès les premiers tours.
Entré en campagne en dernier, Sidi Ould Tah a bénéficié des réseaux diplomatiques mauritaniens et de l'influence de l'Arabie saoudite, qui a réussi à rallier les pays de la Ligue arabe à sa candidature. Début mai 2025, le Mauritanien avait bénéficié du soutien du Bénin pour sa candidature. Reçu à la Marina à Cotonou, le président Patrice Talon l’a rassuré de son soutien pour sa candidature à la présidence de la BAD.
Ses arguments de campagne et son expérience à la tête de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) ont également séduit les actionnaires. Sous sa direction, la Badea a connu une forte croissance, avec une multiplication par douze du volume annuel des approbations et par huit du volume annuel des décaissements.
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Les créances douteuses ont quant à elles été réduites de plus de 10% à moins de 0,5%. Cette performance a permis à l'institution d'obtenir en 2024 la note de crédit AA+ de S&P, juste en dessous du AAA. Sidi Ould Tah a également mis en avant son expérience en tant que ministre mauritanien de l'Économie et des Finances.
Succédant à Akinwumi Adesina, Sidi Ould Tah devra relever plusieurs défis, notamment réorienter la stratégie décennale 2024-2033 de la BAD, tout en s'appuyant sur les réussites de son prédécesseur. Il devra également optimiser le bilan de l'institution et trouver des moyens d'augmenter son capital libéré afin d'accroître son impact. Le nouveau président pourra également compter sur l'expérience de son équipe de campagne, dirigée par Frannie Leautier, ancienne vice-présidente de la BAD et de la Banque mondiale.
Ensemble, ils ont conçu un programme ambitieux baptisé « Les quatre points cardinaux », axé sur la réforme de l'architecture financière africaine, la transformation du dividende démographique en puissance économique, l'industrialisation du continent et la mobilisation de capitaux à grande échelle.
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