Le Cadre de concertation des forces politiques de l'opposition a estimé le mardi 22 avril 2025 lors d'une conférence de presse à Cotonou que les lois doivent « assurer un mieux-être commun » et non « rendre l’existence difficile ». Il regrette ainsi que le vote nocturne du code électoral en mars 2024 n’ait pas pris en compte les remarques du clergé catholique, des confessions religieuses, de la société civile et des partis de l'opposition. Pour eux, depuis son adoption, ce code électoral suscite des critiques unanimes sur son manque de concertation préalable et sur les tensions qu’il génère à l’approche des scrutins.
Le président de la Commission des lois, le député Orden Alladatin, lors d'une conférence de presse tenue le mardi 8 avril 2025, a défendu le code. Il a souligné que « c’est fastidieux de recopier les procès-verbaux de compilation des résultats d’arrondissement », justifiant ainsi l’article 93 du nouveau code qui ne prévoit pas de copie aux représentants des partis.
Pour l’opposition, l’article 93 du nouveau code qui ne prévoit pas de copie aux représentants des partis est un « péché par omission » qui ouvre la porte à des manipulations des premières tendances publiées par la Commission électorale nationale autonome (Céna).
L’opposition a dénoncé un risque de « vol des élections » lié à l’absence de photocopies officielles des résultats d’arrondissement. Selon elle, cette pratique, jugée illégale, permettrait à la Céna d’ajuster les chiffres avant diffusion. Les opposants réclament que chaque parti reçoive systématiquement une copie conforme des procès-verbaux pour garantir la transparence du scrutin.
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Un autre point de blocage concerne la liste électorale, figée en novembre 2025. Selon le Cadre de concertation des forces politiques de l'opposition, les électeurs inscrits entre novembre 2025 et avril 2026 seront privés de leur droit de vote. Cette situation, qualifiée d’« injuste », devrait être corrigée avant le prochain scrutin pour éviter l’exclusion d’une partie de la population.
Sur le parrainage, les opposants reprochent à l’honorable Alladatin d’avoir privilégié le « parrainage des élus » au détriment du « parrainage citoyen ». Ils soulignent que, lors du choix initial, la mouvance présidentielle disposait de la totalité des 83 députés à l’Assemblée nationale, privant ainsi les partis minoritaires de toute chance. « Actuellement, les maires ne sont même plus élus, ils sont nommés. Le parrainage doit être étendu à tous les conseils municipaux et communaux et devra être libre », ont-ils déclaré.
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Tout en proposant l’ouverture d’un dialogue national incluant sociétés civiles, organisations citoyennes et toutes les formations politiques, ils demandent une relecture complète du code électoral « pour garantir la paix, le vivre-ensemble ».
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