Un faux médecin épidémiologiste jugé par la CRIET. En prison depuis le jeudi 28 décembre 2017, l'accusé a comparu ce jeudi 08 juin 2023. Son procès s'est ouvert après l'arrêt de renvoi en jugement rendu par la Commission d'instruction de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Deux chefs d'accusation pèsent contre l'accusé : Escroquerie et faux en écriture publique authentique.
Selon le résumé des faits, il est entre autres reprochés à l'accusé de s'être fait passer pour un médecin épidémiologiste et d'avoir escroqué plus de 76 millions FCFA à vrai un médecin. Les faits se sont déroulés courant année 2016-2017. Sa victime, le médecin, il l'aurait rencontré en Guinée par le biais d'une de ses femmes. C'est dans le cadre de la création d'un centre de lutte contre les pandémies qu'il a eu le financement des 76 millions FCFA chez le médecin, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
L'accusé s'est également fait établir de fausses attestations d'obtention de baccalauréat des séries C, D, et G2. Ses deux femmes ont été aussi ses victimes. Il a escroqué deux millions FCFA à une de ses femmes qui se trouve au Bénin et 500 000 f à sa seconde femme vivant en Guinée pour une affaire de moringa. Selon l'accusation, le prévenu n'a jamais eu ces diplômes de baccalauréat, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express
L'accusé plaide coupable
Devant les juges ce jeudi 08 juin 2023, l'accusé n'a pas nié les faits qui lui sont reprochés. Il a reconnu les faits à chaque étape du procès. Dans sa déposition, l'accusé a même justifié pourquoi qu'il s'est fait passer pour un médecin épidémiologiste auprès de sa victime. Il a déclaré qu'il craignait de ne pouvoir pas commander des médecins qui allaient travailler dans le centre de lutte contre les pandémies en création. C'est en effet pour ce centre que le vrai médecin, qui se trouve en Guinée, a investi plus de 76 millions, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Mais, le parquet spécial et la juge en charge du dossier ont reproché à l'accusé d'avoir notamment menti sur sa réelle identité devant le juge-instructeur. Le procureur lui a également reproché d'avoir une triple identité.
Plusieurs témoins ont témoigné lors de l'audience. Le frère du médecin à qui l'accusé a escroqué plus de 76 millions FCFA. Ce témoin a représenté la victime empêchée de venir témoigner à l'audience.
Les rapports d'expertise psychologique et de moralité réalisés dans le cadre du dossier ont été lus au cours de l'audience. Ils ne sont pas favorables à l'accusé.
Le procureur réclame 15 ans de réclusion criminelle
Dans sa réquisition, le parquet spécial représenté par l'un des substituts du procureur spécial a demandé à la Cour de requalifier les faits de faux en écriture publique authentique en des faits de fausses attestations.
Pour justifier sa demande de requalification, le procureur souligne qu'il ne s'agit pas de faux en écriture publique authentique, mais que les attestations sont fausses en réalité. Il précise que l'accusé n'a jamais eu ses diplômes. Dans ses manœuvres pour appâter sa victime, le procureur a fait remarquer que ce faux médecin l'aurait pressé afin qu'il débourse les 76 millions FCFA.
Pour parvenir à son objectif, le magistrat signale qu'il a déclaré à sa victime que le président russe Vladimir Poutine, l'ex-ministre des Finances Komi Koutché et l'opposant Sébastien Ajavon veulent également acheter des domaines sur l'espace sur lequel il comptait acheter un domaine pour le centre. Il a donc pressé sa victime de débourser les sous afin qu'ils ne manquent pas de domaines pour leur centre de lutte contre les pandémies, selon des messages échangés avec sa victime et lus par le procureur.
Le parquet spécial a de ce fait demandé à la Cour de retenir l'accusé dans les liens de la prévention de fausses attestations et d'escroquerie aggravée. Il a donc requis 15 ans de réclusion criminelle contre l'accusé et 80 millions FCFA de dommages-intérêts pour toute cause de préjudice subis par sa victime, le médecin. « Guérissez-le par une sanction exemplaire. Ainsi, vous rendrez justice », a déclaré le procureur à la fin de sa réquisition.
L'avocat de la défense a demandé à la Cour de ne pas suivre la réquisition du parquet spécial. L'homme de droit a souligné qu'il n'y avait pas d'éléments pour parler d'escroquerie avec circonstances aggravantes. L'avocat a sollicité de la Cour une condamnation avec sursis, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Verdict de la CRIET
Dans son verdict, la Cour n'a pas suivi entièrement la réquisition du parquet spécial. Elle a néanmoins requalifié les faits de faux en écriture publique authentique en fausses attestations.
L'accusé a été reconnu coupable des faits de fausses attestations et d'escroquerie. Selon le verdict, il a été condamné à 05 ans fermes de réclusion criminelle. Il doit également payer 80 millions FCFA à sa victime pour toute cause de préjudices subis. En détention depuis plus de 05 ans, l'accusé rentre libre malgré sa condamnation.
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Commentaires
Akpode HOUINON
C'est terrifiant
09-06-23 à 09:28
Eugène KPONOU
Ce monsieur a tout mélangé pour atteindre son objectif
08-06-23 à 04:33