Des révélations d'un prévenu lors de son procès devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) ont montré que la menace djihadiste pourrait ne plus provenir uniquement des frontières du Burkina Faso et du Niger, mais aussi des frontières avec le Nigéria dans le département du Borgou. Lundi 26 mai 2025, un homme a comparu devant les juges de la chambre correctionnelle de la CRIET.
Le prévenu qui est un conducteur de taxi-moto est placé en détention préventive depuis plusieurs mois par le parquet spécial pour des faits d'appartenance à une organisation terroriste. C'est un conducteur de taxi-moto qui est un locuteur natif de langue peul. Sa déposition devant la Cour a été traduite par un interprète, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Convoqué à la barre, le prévenu n'a pas eu froid aux yeux pour raconter ces hauts faits. Il a déclaré qu'il approvisionne des terroristes situés dans la forêt de Babana au Nigeria, une localité frontalière à la commune de Kalalé, département du Borgou.
Le prévenu a reconnu qu'il pouvait gagner 20 000 francs CFA, 30 000 francs CFA, 40 000 francs CFA ou 50 000 FCFA par approvisionnement journalier à ces groupes djihadistes. Il a aussi déclaré qu'il pouvait transporter également des munitions contenues dans des bidons pour ces groupes djihadistes. Le prévenu a indiqué que le jour de son interpellation qu'ils étaient quatre et que les autres ont réussi à prendre la clé des champs.
Après les dépositions du prévenu, le ministère public a demandé à la Cour de se déclarer incompétente et de le renvoyer à mieux se pourvoir. Il a justifié cette réquisition par le fait que les charges d'appartenance à une organisation terroriste sont de nature criminelle. Le juge a renvoyé le délibéré sur son incompétence au lundi 2 juin 2025, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
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