Depuis sa création en 2006, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) s’est imposée comme pilier du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux au Bénin. Elle s’appuie sur la Directive n°07/2002/CM/Uemoa du 19 septembre 2002, transposée par la loi n°2006-14 du 21 octobre 2006. Cette initiative sous-régionale a connu plusieurs actualisations au Bénin. La mise à jour la plus récente remonte à février 2024 avec la loi n°2024-1 du 20 février 2024. Depuis 2016, elle a bénéficié de ressources adéquates et d’un cadre légal conforme aux normes internationales.
La Centif intervient dans la prévention du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. « La lutte contre le blanchiment des capitaux n’est pas sélective. Elle ne vise pas non plus à traquer les populations », a déclaré le président Abdou Raou Bello. « la Centif est chargée de recueillir, d’analyser, d’enrichir et de diffuser du renseignement financier dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux », a-t-il précisé, rapporte Le Matinal.
Les enquêtes permettent de détecter les ressources d’origine criminelle et de protéger le système financier national. Le partage des informations se fait avec les autorités de contrôle fiscales et douanières ainsi qu’avec la police républicaine. Les résultats obtenus sont transmis au procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Les actions de la Centif se déploient sur plusieurs fronts. De 2019 à 2024, l’organisme a traité 1631 dossiers, dont 104 transmis au procureur spécial. En outre, 850 dossiers ont été partagés avec la Direction générale des Impôts (DGI), la Brigade économique et financière (BEF), la Brigade criminelle ainsi que le Centre national des investigations numériques (CNIN). Les rapports contribuent à la récupération de fonds et à la sécurisation du système financier. En 2024, les informations transmises ont permis de récupérer près de 4,9 milliards de FCFA chez des citoyens indélicats.
Le bilan des 19 années d’activité se divise en trois phases distinctes. La première phase a permis de sensibiliser et d’éduquer sur le phénomène. La deuxième phase a instauré les outils pour aligner la place financière béninoise aux normes internationales. La troisième phase poursuit le renforcement de l’efficacité et la modernisation du dispositif.
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