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Décès de patients pour coupure d’électricité au CNHU: le témoignage du père d’une victime

Plusieurs patients sont décédés vendredi 07 octobre 2022 au CNHU-HKM de Cotonou. À l’origine, une malencontreuse coupure d’électricité. Arielle Adeniyi, une professeure de langue française, se trouvait parmi les victimes. Son père, Augustin Adeniyi a raconté sur Frissons radio les circonstances dans lesquelles s'est déroulé le drame.

Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM)

Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM)

Au Bénin, des patients sont décédés au CNHU de Cotonou pour coupure d’électricité. L’affaire fait grand bruit dans l’opinion. Dans un communiqué rendu public le dimanche 09 octobre 2022, le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, le gouvernement, a annoncé que la justice a été saisie. Une enquête a été également diligentée en vue d’élucider cette situation, de situer les responsabilités et prendre les mesures qui s’imposent. “Je signale que le Président de la République, (Patrice Talon, NDLR) a personnellement saisi l'Autorité de Régulation du Secteur de la Santé à l'effet de la voir s'occuper du dossier’’, avait-il écrit.

 

Parmi les quatre personnes décédées pour coupure d’électricité au CNHU-HKM de Cotonou se trouve Arielle Adéniyi, une enseignante de langue française. La victime, âgée de 39 ans, avait des complications cardiaques à la suite d’une opération au cœur.  Elle laisse derrière elle deux orphelins. Son père, Augustin Adeniyi, était au chevet de sa fille quand est survenu l’incident malheureux. Interviewé par Frissons radio, il raconte les circonstances dans lesquelles ce drame s’est déroulé dans la nuit du jeudi 06 au vendredi 07 octobre 2022.

 

Témoignage d’Augustin Adeniyi

 

“Le samedi 10 septembre 2022, elle a été opérée. Tout s’est bien passé. Mais le mercredi 21 septembre 2022, elle a commencé par sentir des problèmes. Elle disait à sa maman. Je ne peux plus respirer. Des gens l’ont amené dans la salle des soins intensifs. Elle a été admise à la salle de réanimation le 21 septembre où, elle a fait encore une crise cardiaque. On l’a réanimé. C’est dans la nuit du jeudi 06 octobre au vendredi 07 octobre 2022 que mon épouse me réveille qu’il y a coupure d’électricité. Il est 02 heure 52 minutes. C’est ainsi que je me suis présenté à la réanimation dans le noir avec la torche de mon portable. L’un des garçons de salle est venu me voir. Je lui ai dit : “Cette coupure ne va-t-il pas créer de problèmes à nos malades ?”.  Il m’a dit : oui, mais on gère.

 

C’est dans la nuit du jeudi 06 octobre au vendredi 07 octobre 2022 que mon épouse me réveille qu’il y a coupure d’électricité. Il est 02 heure 52 minutes. C’est ainsi que je me suis présenté à la réanimation dans le noir avec la torche de mon portable. L’un des garçons de salle est venu me voir. Je lui ai dit : “Cette coupure ne va-t-il pas créer de problèmes à nos malades ?”.  Il m’a dit: oui, mais on gère.

 

À 03 heure 08 minutes, l’électricité est rétablie. J’ai demandé à aller voir ma fille. Mais, on m’a dit non que d’attendre les heures de visite. J’ai attendu 06 heures et je me suis présenté à nouveau, on m’a dit d’attendre. C’est au même moment que j’ai vu les parents d’une victime qu’ils ont amené dans un bureau pour leur annoncer le décès de leur parent. Ils ont quitté le bureau et sont rentrés dans la salle de réanimation. C’est là que j’ai compris qui les ont amenés pour qu’ils constatent que leur parent est décédé.

 

LIRE AUSSI : Coupure d’électricité au CNHU de Cotonou : le gouvernement porte plainte après la mort de 04 patients

 

Quelques instants après, je reviens et je suis interpellé par deux médecins, ils m'amènent dans un bureau et me demandent de m’asseoir. Je ne les ai même pas laissés le temps de parole. Je leur ai dit : vous voulez m’informer du décès de ma fille. Ils me disent : Papa qui vous a informé ? Je dis, mais il n’y a pas eu coupure d’électricité ? Ils ne m'ont même plus dit un mot. Je me suis levé et je suis sorti.”

 

Quelques instants après, je reviens et je suis interpellé par deux médecins, ils m'amènent dans un bureau et me demandent de m’asseoir. Je ne les ai même pas laissés le temps de parole. Je leur ai dit : vous voulez m’informer du décès de ma fille. Ils me disent : Papa qui vous a informé ? Je dis, mais il n’y a pas eu coupure d’électricité ? Ils ne m'ont même plus dit un mot. Je me suis levé et je suis sorti.

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Commentaires

ODOUN-IRAN Roger

Moi je n'ai qu'une seule question à poser.. N'y a t'il pas de groupe électrogène automatique dans l'enceinte de l'hôpital ??🤷

12-10-22 à 08:16

Adelphe CHODATON

Je présente mes sincères condoléances aux parents des victimes. Et je crois que monsieur Adeniyi a bien fait de s'ouvrir à la presse. Il y a moins de deux mois, mon oncle maternel accidenté a été amené aux urgences du cnhu. Après 4 jours de soins usuels le médecin demanda à ma mère de verser 5.000.000 de FCFA avant qu'on admette mon oncle au bloc. C'est déplorable. Cette maison est un couloir de la mort.

11-10-22 à 10:41

Frédéric Hounkponou

Mes sincères condoléances aux familles des victimes. C'est très Douleur eux. Mais je compte sur le Président de la République. Les responsabilites seront situees et les sanctions tomberont. Soyez en sûrs

10-10-22 à 08:47

Epiphane ZOUNTIN

Grande honte pour notre cher pays.

10-10-22 à 02:45

Dassi laurier

Je suis déçu d, entendre ça cela ne peut pas se passer dans ce grand hôpital , c'est de l,anarchi ça

10-10-22 à 09:24

Amélie

Nombreux sommes nous à avoir été témoins ou victimes de cette négligence qui perdure au CNHU. C'est dommage

10-10-22 à 08:19

Fatcoolbi

Est-ce qu'on va s'en sortir

10-10-22 à 08:03

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