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Législatives 2023 au Bénin : “Nous n'avons pas changé une seule virgule des textes qui ont été querellés”, député Orden Alladatin

En campagne électorale pour renouveler son mandat au Parlement béninois, le député Orden Alladatin a évoqué ce mercredi 28 décembre 2022 les législatives de janvier 2023. Le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale du Bénin analyse la participation au scrutin du parti d’opposition ‘’Les Démocrates” et ceux de la majorité présidentielle de Patrice Talon.

Le député Orden Alladatin

Le député Orden Alladatin

Orden Alladatin se prononce sur les législatives du dimanche 08 janvier 2023. Invité RFI de ce mercredi 28 décembre 2022, le député de l'Union progressiste, le renouveau (UPR) affirme qu’il n’y a pas eu d’exclusion lors des législatives de 2019. Selon le parlementaire, ce sont les mêmes lois électorales qui permettent aux Démocrates de se présenter aux législatives de janvier 2023. “Nous n'avons pas changé une seule virgule des textes qui ont été querellés. Ce sont les mêmes textes qui sont appliqués jusqu'aujourd'hui. Donc, quand vous parlez d'inclusion aujourd'hui et pas hier, je ne sais pas et je ne vois pas de quoi vous parlez. Rien n'a bougé. Ce qui a bougé, c'est la compréhension donc des démocrates”, a-t-il déclaré.

 

Voici l’intégralité de son interview à RFI

 

Dans un pays qui a une forte tradition démocratique comme le Bénin, quand on appartient à un Parlement où il n'y a pas d'élu d'opposition, que ressent-on ? De la gêne ou on reste indifférent et on avance ?


Orden Alladatin : Quand on dit de la gêne, cela emporte une certaine culpabilité. Ce que nous ne ressentons pas pour ceux qui nous concernent à l'Union progressiste, le renouveau. Nous avons un cadre juridique qui était là. Donc, il s'est trouvé une catégorie de nos concitoyens. Je crois qu'ils n'ont pas bien compris la réforme.

 

Donc ce n'est pas de l'exclusion ?

 

Pas du tout. L'exclusion, c'est d'abord à travers les textes. Vous ne pouvez pas me dire que dans les textes, on est prescrit l'exclusion de telle ou telle catégorie.

 

Le parti les démocrates est qualifié pour participer à l'élection. Est-ce que vous êtes d'accord avec ceux qui disent que c'est la première élection inclusive du gouvernement Patrice Talon ?

 

Quand vous faites de la fixation sur les démocrates, c'est pour la première fois que Moele-Bénin, un parti qui n'a pas été qualifié par le passé du fait des mêmes textes.

 

Ces deux partis-là n'ont pas le même poids ?

 

Le poids électoral d'un parti politique, c'est à travers les urnes. Nous nous réjouissons que finalement, ceux qui ont décidé de boycotter les élections puissent aujourd'hui comprendre l'enjeu. 

 

Nous n'avons pas changé une seule virgule des textes qui ont été querellés. Ce sont les mêmes textes qui sont appliqués jusqu'aujourd'hui. Donc, quand vous parlez d'inclusion aujourd'hui et pas hier, je ne sais pas et je ne vois pas de quoi vous parlez. Rien n'a bougé. Ce qui a bougé, c'est la compréhension donc des démocrates.

 

Parce que ces élections législatives, c'est une vraie compétition électorale. Est-ce que vous la redoutez ?

 

En 2019, c'était déjà une vraie compétition.

 

Entre deux partis du même camp ?

 

Nous sommes deux partis différents d'abord et la compétition a été farouche. Il y a cinq autres partis en lice et le match aujourd'hui devient plus compliqué.

 

Quels sont vos thèmes de campagne et est-ce que ce n'est pas un peu le bilan économique de Patrice Talon qui va vous sauver ?

 

Pour ce qui a été fait, notre contribution, c'est connu et elle a été saluée par le président Patrice Talon. Les électeurs nous demandent d'être leur meilleur porte-parole auprès du gouvernement. Ils ont des préoccupations au quotidien. Malgré l'effort, il reste que dans la poche de chacun, ce n'est pas encore ce qu'il faut.

 

Est-ce qu'aujourd'hui, vous pouvez faire campagne même dans les zones qui sont sous la menace terroriste ?

 

Nous allons le faire en tenant compte des consignes des forces de défense et de sécurité et on ne va pas jouer au petit fou.

 

L'opposition souhaite, si elle arrive au Parlement, remettre en cause un certain nombre de lois que vous avez votées. Je vous donne un exemple, la loi qui retire le droit de grève dans un certain nombre de secteurs ?

 

On n'a pas retiré le droit de grève à tous les corps. On a limité. Je défie l'opposition de devoir retirer le droit de grève. Faites un micro-trottoir et demander aux populations s'ils aimeraient revenir sur les années sombres de la paralysie totale de l'école. Si nous sommes un pays pauvre et tout, nous avons dit, ce n'est pas possible pour les enjeux qui sont les nôtres. Et ça, les populations le comprennent très bien.

 

Le Président Patrice Talon a dit plusieurs fois qu'il allait se retirer, quitter le pouvoir. Vous confirmez son retrait en 2026 ?

 

La constitution du Bénin dit que nul de sa vie ne peut faire plus de deux mandats. Patrice Talon a fait un premier mandat de 2016 à 2021, il est au cours de son second mandat et non le deuxième.

 

Qui pour lui succéder ? Le président de votre parti par exemple Joseph Djogbénou?

 

L'union progressiste travaille pour que le prochain président de la République soit issu de ses rangs. C'est tout ce que je sais,

 

Il n'y a pas de dauphin caché ?

 

Quand vous dites dauphin ? C'est parce que vous pensez à l'ancien système. Je vous dis que le système est fait pour que le prochain président de la République soit issu des partis politiques. C'est ça le projet politique.

 

En parlant des démocrates ?

 

Mais personne ne parle des FCBE enfin ! La première force de l'opposition du pays. Je ne sais pas votre fixation sur les démocrates, monsieur Akplogan.

 

Est-ce que le président de la République va rester dans cette dynamique d'ouverture en libérant par exemple deux opposants, Joël Aïvo et Reckya Madougou ?

 

Mais, ce n'est pas le président de la République qui libère des personnes qui sont dans les liens de la justice.

 

Il y a eu plusieurs appels à leur libération récemment l'appel des experts de l'ONU ? 


Les experts de l'ONU pourquoi ? Nous ne sommes pas un pays en guerre ? Bien, écoutez, deux magistrats viennent d'être appréhendés. Pourquoi l'ONU ne s'en mêle pas ?

 

On parle de leaders politiques ?

 

Mais pourquoi leader politique ? Ce n'est pas une absolution. Nous avons un État de droit et être leader politique n'a absolument rien. Il y a quelqu'un de la mouvance qui est mort en prison la fois dernière, mais vous n'en avez pas parlé. Cela dit, je suis très sensible à ce qui leur est arrivé.

 

Ils ont des chances de sortir avant la fin du mandat du président ?

 

Je n'en sais rien. Aujourd'hui, il y a quelques pistes de droit qui sont disponibles que l'on peut examiner. Et le président de la République ne peut pas en inventer.

 

Interview réalisée par RFI

 

Transcription : Libre Express

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