Le basculement a été fulgurant. En seulement quelques jours, les forces rebelles, emmenées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ont conquis de vastes territoires dans le nord-ouest de la Syrie, s'emparant notamment des grandes villes d'Alep et de Hama. Dimanche, ils ont annoncé avoir pris le contrôle de Damas, la capitale syrienne.
Dans le centre-ville de Damas, des dizaines de manifestants ont renversé et piétiné les statues du père de Bachar al-Assad, Hafez, qui a régné sur le pays de 1971 à 2000. À la télévision d'État, les rebelles ont annoncé la chute et la fuite du "tyran" Bachar al-Assad et appelé à préserver les biens de l'État syrien "libre". Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme cité par l’AFP, le président Assad aurait fui le pays via l'aéroport international de Damas, avant que les forces de sécurité n'évacuent leurs positions.
Cette chute soudaine du régime, qui a réprimé dans le sang le soulèvement pro-démocratique de 2011, marque la fin d'un demi-siècle de règne de la famille Assad. Mais elle ouvre également une période d'incertitude pour la Syrie, morcelée par une guerre civile meurtrière qui a fait près d'un demi-million de victimes.
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« Après 50 ans d'oppression sous le (parti au) pouvoir du Baas, et 13 années de crimes, de tyrannie et de déplacements, nous annonçons aujourd'hui la fin de cette ère sombre et le début d'une nouvelle ère pour la Syrie », ont déclaré les rebelles, rapporte l’AFP.
La Turquie, influente dans le nord de la Syrie où elle soutient certains groupes rebelles, a appelé à une "transition en douceur" et dit être en contact avec les insurgés pour garantir la sécurité. Les chancelleries occidentales, à l'instar de Paris et Berlin, ont salué la chute de Bachar al-Assad, tout en restant prudentes sur l'avenir.
Car, la Syrie se trouve désormais face à un défi de taille : construire un nouvel équilibre politique et sécuritaire dans un pays profondément meurtri par plus d'une décennie de guerre. Le chemin vers la stabilité et la réconciliation s'annonce long et semé d'embûches.
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