Une deuxième audience s'est ouverte dans le procès du nommé Faleti Biaou Ayodele Prudence alias « Général Faléti » devant la Cour répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Un peu après 13 heures, le général autoproclamé Faleti et son présumé complice ont comparu devant la Cour spéciale Agani Alfred pour des infractions « d'atteinte à l'intégrité du territoire national et complicité d'atteinte à l'intégrité du territoire national ».
Les deux prévenus comparaissent après l’ordonnance de la commission d'instruction de la CRIET qui les renvoie devant la chambre de jugement de la CRIET. Ce lundi 4 novembre 2024, les deux prévenus ont plaidé non coupable des faits mis à leur charge. Les débats et les réquisitions ont été faits.
10 ans de prison ferme requis contre le général autoproclamé Faleti
Selon le parquet spécial de la CRIET, les faits reprochés aux prévenus se sont déroulés entre décembre 2019 et janvier 2020. Le prévenu Faléti a fait publier sur les réseaux sociaux des vidéos appelant à la révolte et à l’insurrection contre les autorités béninoises et les Forces de défense et de sécurité. Alors que les sages de Savè étaient venir chez le nommé Alfred Agani chez qui l’autoproclamé général a trouvé refuge, ce dernier a fait usage de son arme. Selon le ministère public, c'est grâce à cet agissement de Alfred Agani que le général autoproclamé Faleti a pu se soustraire. Les deux prévenus ont fait également usage de pratiques mystiques et de fusils artisanaux pour bloquer la route inter-Etat et pour s'en prendre aux forces de l'ordre.
Le ministère public a demandé à la cour de retenir dans les liens de la prévention des faits d'atteinte à l'intégrité du territoire national le nommé Prudence Faléti Biaou. Il a requis à son encontre dix (10) ans de prison ferme et dix (10) millions FCFA d'amendes. Quant à Alfred Agani, présenté comme un chasseur, le procureur a demandé de le retenir pour complicité et de le condamner à 55 mois de prison ferme et un million FCFA d'amendes. Le délibéré du dossier est renvoyé au lundi 4 novembre 2024, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Une affaire qui revient de la commission d'instruction de la CRIET
Dans ce dossier, douze personnes, dont le nommé Faleti Biaou Ayodele Prudence, surnommé « Général Falleti » et le défunt Latif Radji, ont été interpellées par la police républicaine dans le centre du Bénin à la suite des violences post-électorales de 2019 et 2020. Elles sont toutes placées en détention préventive et renvoyées devant la commission d'instruction de la CRIET.
Après 4 ans d'instruction, neuf personnes ont bénéficié d'un non-lieu partiel le lundi 30 septembre 2024. L'action publique a été déclarée éteinte à l’endroit du nommé Latif Radji, décédé en prison. Seuls deux prévenus, dont le Général Falleti lui-même, ont été renvoyés en jugement, selon l’ordonnance de la commission d’instruction de la CRIET.
Des actes de violences au centre du Bénin
Selon les faits, ces 11 personnes avaient attaqué la route nationale inter-Etat 2 de Savè entre décembre 2019 et janvier 2020. Ces attaques, qui ont eu lieu pendant les violences post-électorales, ont entraîné des morts et des blessés graves parmi les forces de sécurité et de défense, en plus de bloquer la circulation.
Ces violences ont suivi l'arrestation d'un proche allié du « Général Faleti ». Ce dernier avait alors ouvert le feu sur les forces de l'ordre venues l'interpeller.
Le « Général Faleti », de son vrai nom Faleti Biaou Ayodélé Prudence, a été arrêté le jeudi 23 janvier 2020 à Parakou dans un centre d’hébergement. Selon la police, il est le chef d'un groupe organisé ayant commis des actes de violence et de vandalisme dans les régions situées au centre du pays, notamment à Savè. Âgé de 34 ans, le « Général Faleti » et sa bande s'en prenaient aux populations et les empêchaient de vaquer librement à leurs occupations.
La police avait indiqué que des pillages ont été perpétrés dans diverses localités situées dans le centre du Bénin, y compris sur un véhicule du cortège du président de la Cour Suprême se rendant à Parakou le 9 janvier 2020, au cours duquel des documents importants ont été emportés.
Faleti et ses hommes ont également attaqué les forces de défense et de sécurité, les défiant avec des « armes automatiques » lors des événements de Savè, selon la police. Ils avaient aussi proféré ouvertement des menaces à l'encontre des autorités et de diverses personnalités béninoises dont le président Patrice Talon.
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