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Soutien à Frère Hounvi à la CRIET : l'opposition risque des poursuites pour pression sur la justice, selon Gbadamassi

Lundi 19 août 2024, des députés du parti d'opposition "Les Démocrates" et des leaders politiques se sont rendus au siège de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) pour soutenir le chroniqueur Steve Amoussou, alias "Frère Hounvi", lors de sa comparution devant le procureur spécial. Selon l'analyse de l'ancien député Rachidi Gbadamassi, cette présence des parlementaires avec leurs attributs serait entachée de quatre fautes graves.

L'ex-député Rachidi Gbadamassi

L'ex-député Rachidi Gbadamassi

La vive réaction de l’ex-député Rachidi Gbadamassi. Le lundi 19 août 2024, des députés du parti d'opposition "Les Démocrates" et quelques leaders de l'opposition se sont rendus au siège de la CRIET pour apporter leur soutien à Steve Amoussou, connu sous le nom de "Frère Hounvi", lors de sa présentation au procureur spécial. Selon l'ancien député Rachidi Gbadamassi, soutien du régime de Patrice Talon, cette présence des députés avec leurs attributs parlementaires pose plusieurs problèmes.

 

La première faute, selon l'ex-député, est d'ordre éthique et moral. Il explique : « Même si ces députés sont convaincus de l'innocence de ce garçon, dans les charges que la justice pourrait retenir contre lui, ils pouvaient aller le soutenir en tant que citoyens, mais pas en tant que députés. Arborer les attributs de leur fonction parlementaire, dans un tel contexte, est une faute morale et éthique à la noble fonction de représentant du peuple et à l'intégrité du mandat qu'ils exercent.»

 

La deuxième faute, selon Gbadamassi, est d'ordre politique. Il estime que si "Frère Hounvi" est poursuivi pour « diffusion de fausses informations par les réseaux sociaux et harcèlement par le biais de système électronique», « sa culpabilité ne fait l'ombre d'aucun doute ». Ainsi, « en tant qu'hommes politiques d'abord, et de surcroît, détenteurs du mandat du peuple, ces députés doivent être des exemples et des modèles pour la société. C'est une faute politique vis-à-vis de leurs mandants et à l'égard du peuple qu'ils sont censés représenter ».

 

LIRE AUSSI : Affaire Frère Hounvi : l’Ordre des avocats du Bénin dénonce des irrégularités dans son arrestation

 

La troisième faute est d'ordre pénal, et "là, ça devient plus sérieux", souligne Rachidi Gbadamassi. Selon lui, "« Le fait de porter les attributs du parlement et d'aller faire pression sur une institution judiciaire, c'est une faute lourde. On peut les poursuivre. La pression sur magistrat, c'est une faute pénale. C'est un flagrant délit. Ça ne couvre pas l’immunité (parlementaire, Ndlr). Ils font une mauvaise lecture de la loi de l'immunité parlementaire. L’immunité ne couvre pas ce qu'ils sont en train de faire », a déclaré Rachidi Gbadamassi au micro de nos confrères de Azerkè FM.

 

« Quand vous êtes au parlement, c'est la fonction parlementaire qui est protégé par l’immunité à travers vos prises de parole. On dit que tout ce que vous dites vous bénéficiez du principe d’irresponsabilité. On ne peut pas vous poursuivre pour ce que vous dites au parlement. Mais, si vous quittez le parlement et que vous pensez que vous êtes député et vous mettez les attributs pour semer le trouble, l’immunité parlementaire tombe. C'est ça que les députés démocrates ne connaissent pas », a-t-il ajouté.

 

Enfin, la quatrième faute est d'ordre constitutionnel. « Vous savez très bien que la constitution du 11 décembre 1990 modifiée par la loi du 07 novembre 2019, consacre la séparation des pouvoirs et a dévolu des prérogatives à chaque pouvoir qui doit rester dans son couloir. Le comportement des députés du parti Les Démocrates est une immixtion du pouvoir législatif dans le pouvoir judiciaire et c'est condamnable» , a ajouté Gbadamassi.

 

Le mardi 20 août 2024, le célèbre chroniqueur politique de l'opposition, Frère Hounvi, a été placé en détention provisoire après sa présentation au parquet spécial de la CRIET. Trois chefs d'accusation ont été retenus contre lui : harcèlement par le biais d'un système électronique, injures et incitation à la rébellion. Son procès est prévu pour le lundi 7 octobre 2024.

 

 

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