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Harcèlement du ministre Tonato : le parquet de la CRIET demande la remise en liberté de Romaric Boco contre 5 millions FCFA de caution

Ce lundi 15 avril 2024, la première audience dans le procès de Romaric Boco, jeune acteur politique du Bloc républicain, s'est ouverte dans le dossier l’opposant au ministre José Didier Tonato. Le ministère public de la CRIET a demandé sa remise en liberté provisoire contre cautionnement d'une amende de cinq millions FCFA.

L'activiste du bloc républicain, Romaric Boco

L'activiste du bloc républicain, Romaric Boco

Romaric Boco plaide coupable dans le dossier qui l'oppose au ministre du Cadre de vie et du développement durable, José Didier Tonato. Placé en détention provisoire le jeudi 10 avril 2024, Romaric Boco a comparu devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) un peu après 18 heures ce lundi 15 avril 2024.

 

Convoqué à la barre, Romaric Boco n’est pas passé par quatre chemins pour reconnaître sa culpabilité dans les faits de harcèlement par le biais d'un système électronique mis à sa charge par le parquet spécial. Selon les faits, il lui est reproché d’avoir insulté le ministre José Didier Tonato dans le cadre de l’affaire d’expropriation de terre à Togbin. Ceci, à travers des messages privés adressés au ministre sur le réseau social WhatsApp, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.

 

À l’ouverture de l’audience, le prévenu Romaric Boco a évoqué ses proximités politiques avec le plaignant José Didier Tonato notamment de sa participation aux dernières législatives. Il est vite recadré par le juge qui préside l’audience.

 

Les messages envoyés en débat

 

Après ce recadrage du prévenu Romaric Boco, le ministère public représenté par le premier substitut du procureur spécial, Armand Donald Reagan Hounguè engage une série de questions-réponses. « Vous lui avez envoyé des messages. Vos messages sont de quels volets ? », lui lance le magistrat. Romaric Boco prend immédiatement la parole et explique que les messages envoyés au ministre sont de trois volets. Les messages concernent entre autres la hausse du prix des billets d’avion et l’expropriation des terres à Togbin. 

 

C'est le volet expropriation des terres qui intéresse le ministère public.

 

Le prévenu explique ensuite qu'il a envoyé avec des numéros béninois des messages privés sur WhatsApp à José Didier Tonato. Mais ces numéros béninois ont été bloqués par le ministre. C'est alors que Romaric Boco précise avoir entrepris le 29 mars 2024 de lui envoyer d’autres messages WhatsApp avec un numéro français sur l’affaire Togbin. Ce sont ces messages qui ont fini par agacer le ministre Tonato qui a décidé d’ester Romaric Boco en justice.

 

LIRE AUSSI : Dossier 17 millions pris chez un cybercriminel - CRIET : 3 ans de prison ferme requis contre l’ex-commissaire adjoint de Calavi et un militaire

 

Après les déclarations du prévenu, le ministère public fait une lecture des messages envoyés par Romaric Boco et qui ont poussé le ministre Tonato à bout. « Bonjour monsieur le ministre. José ! Je te jure, tu viendras au tribunal en 2026 t’expliquer », tel est le contenu du message de Romaric  Boco lu par le ministère public devant la Cour. Selon le procureur ce message est accompagné d'une vidéo qui a été envoyée par Romaric Boco.

 

Le prévenu se fond en excuse après la lecture des messages. Depuis son placement en détention provisoire, Romaric Boco a déclaré avoir demandé au vice-président Barthélémy Kassa de plaider son cas auprès du ministre. « Je ne suis pas digne de ce que j'ai fait », a-t-il reconnu avant de présenter ses sincères excuses au ministre Tonato.

 

Ses avocats demandent sa remise en liberté provisoire

 

Lors de l’audience, les avocats de la défense ont plaidé pour sa remise en liberté provisoire en raison de son état de santé. En effet, le prévenu doit subir une opération médicale prévue pour le 25 avril 2024.

 

À cette demande, le ministère public a souligné la nature politique du dossier et a demandé à la Cour d'ordonner sa remise en liberté provisoire contre le cautionnement de cinq millions FCFA. Le délibéré du juge est prévu pour le 22 avril 2024, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
 

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