Une affaire de présumé trafic d'influence auprès de la famille d'un détenu qui risque de mal finir pour un sous-brigadier de la police républicaine. Ce mardi 16 janvier 2024, le nommé A.A, un policier, a comparu pour son procès après son placement en détention provisoire le 27 décembre 2023.
À l'origine de sa poursuite, le policier a réclamé une somme de deux millions FCFA à la famille d'une personne qui était en garde-à-vue au commissariat central de Ouando. Selon les dépositions à la barre du fils de la victime, le policier a exigé ce montant afin de le remettre au procureur spécial de la CRIET, Mario Mètonou. Ceci, dans le but d'obtenir la libération de son père une fois présenté devant le parquet spécial de la CRIET. Sur le montant réclamé par le policier, le fils de la victime indique avoir déjà payé un million cinquante mille FCFA, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Mais les choses ne sont pas passées comme annoncé par le policier qui se vantait de sa proximité avec le procureur spécial Mario Mètonou. Son père a été placé en détention provisoire et les trois autres qui ont été présentés avec lui sont rentrés libres. Le procès de son père qui devait être libéré a été programmé pour le lundi 8 janvier 2024, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Devant la Cour, le fils de la victime qui vivait aux États-Unis confie qu'il pensait payer une caution comme c'est le cas dans le système américain.
Le policier et un chef quartier à la barre
Convoqué à la barre, le policier a déclaré qu'il avait pris l'argent afin d'engager un avocat pour la victime. Il a d'abord rejeté les faits avant de reconnaître qu'il a effectivement pris un million cinquante mille FCFA dans le but de le remettre au procureur spécial de la CRIET pour faciliter la libération de la victime. Mais, l'agent de police affirme avoir déjà remboursé l'argent lors de son interpellation au commissariat.
À la suite de sa déposition, un chef quartier, membre de la famille de la victime est revenu en détail sur le dossier : « Quand nous lui avons expliqué la situation, il a déclaré que ce montant de deux millions FCFA devrait être remis au procureur spécial de la CRIET », a-t-il expliqué en langue Goun. Devant les membres de la famille venus le voir, apprend le chef quartier, il aurait simulé un appel faisant croire qu'il téléphonait au procureur spécial de la CRIET. Le procureur spécial lui aurait dit ce jour-là qu'il était en réunion et qu'il allait le rappeler le soir, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
15 ans de prison ferme requis
Dans sa réquisition, le parquet spécial de la CRIET a souligné des faits graves qui salissent l'image de la justice et du procureur Mario Mètonou. Le ministère public, représenté par le troisième substitut du procureur spécial de la CRIET a alors demandé à la Cour de retenir le policier dans les liens de la prévention des faits de trafic d'influence.
Il s'est basé sur les articles 357 et 386 du Code pénal qui punit gravement ces faits et a évoqué la qualité d'agent public du policier. Le parquet spécial a ensuite réclamé 15 ans de prison ferme et cinq millions FCFA d'amende contre le policier, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
Son Avocat, Me Hugo Koukpolou a plaidé la clémence de la Cour. Il a demandé à la Cour de ne pas tomber dans l'émotion et de dire le droit. Le verdict du procès a été renvoyé au mardi 20 février 2024.
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