À Sado dans la commune d'Avrankou, la fermeture du célèbre axe fluvial Sadotokpa connu sous le nom de « Rivière noire », dans la nuit du 23 au 24 mai 2025 « a été qualifiée de « drastique et suicidaire » par les populations.
Joint au téléphone le matin du mercredi 28 mai par Libre Express, un élu communal du Bloc républicain (BR) dans la commune d'Adjarra Loukman Fadéyi, confirme la situation. Il a affirmé qu'une quinzaine de cours d'eau, par lesquels sont convoyés des produits de contrebande depuis le Nigeria, ont été fermés à la circulation depuis plus d'une semaine dans la commune d'Adjarra.
« Mon arrondissement, celui de Mèdédjonou, a été le plus touché par cette opération », a fait savoir l'élu communal.
Selon le conseiller local, Loukman Fadéyi, cette mesure du gouvernement béninois vise à « renforcer le recouvrement des recettes, éparpillées dans le secteur informel » au niveau de ces frontières informelles partagées avec le grand géant de l’Est. Il ajoute que la mesure est un « coup dur » pour les populations d'Adjarra, Avrankou, Ifangni, principalement touchées.
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Sur ces cours d'eau réputés, naviguent depuis des décennies des cargaisons de biens entre les deux pays voisins, avec des manques à gagner pour les services douaniers de l’État béninois. Le conseiller Fadéyi a donc suggéré que le gouvernement puisse mettre en place une politique d'adaptation et de réorientation des acteurs concernés, vers d'autres secteurs, étant donné que la majorité des populations dans cette zone se nourrit des activités frontalières.
A Sado, de gigantesques blocs ont été posés dans la "Rivière noire" bloquant le trafic et rendant surtout la vie dure sur le plan socioéconomique pour des milliers de foyers.
Les riverains déplorent le fait que cette mesure ait été prise sans aucune concertation, aucune information, aucun plan d'accompagnements avec les populations.
Selon les autorités, la mesure s’inscrit dans un cadre sécuritaire et de lutte contre les circuits économiques non maîtrisés. Mais pour les riverains, c’est une véritable sentence socio-économique qui s’abat sur des pères et mères de famille, des jeunes chargeurs, les petits commerçants, pêcheurs et transporteurs, étant brutalement sevrés sans mesures coercitives.
Sur place, élus locaux et acteurs concernés demandent aux autorités de revoir la situation, et de penser au « volet social ».
« Le gouvernement peut toujours rouvrir certains axes fluviaux dans la zone, tout en renforçant la sécurité », a entre autres suggéré l'élu communal Loukman Fadéyi.
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