Tidjane Thiam conteste sa radiation de la liste électorale en Côte d'Ivoire. Le président du PDCI-RDA l'a fait savoir mardi 22 avril 2025 après la décision du tribunal d’Abidjan. Selon l'un de ses avocats, cette décision de justice se fonde sur l'argument que Tidjane Thiam aurait perdu sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur les listes électorales. De ce fait, il ne remplirait plus les conditions légales d'éligibilité prévues par le Code électoral ivoirien.
Dans une déclaration publique, Tidjane Thiam s'est insurgé contre cette décision. « J'ai appris qu'une décision de justice avait ordonné ma radiation de la liste électorale. Ce qui m'empêche d'être candidat à la présidentielle. Le pouvoir vient d'éliminer son rival le plus sérieux à travers un raisonnement juridique inique et incompréhensible », a-t-il dénoncé.
Cette question de l'éligibilité de Tidjane Thiam, ancien DG du Crédit Suisse et candidat désigné du PDCI-RDA pour la présidentielle, alimente les débats politiques depuis de longs mois en Côte d'Ivoire. Des proches du pouvoir en place ont en effet remis en cause sa double nationalité au moment de son inscription sur les listes électorales, s'appuyant sur l'article 48 du Code de la nationalité ivoirienne.
« Aujourd'hui, les masques sont tombés. Ce sont les militants du parti au pouvoir qui ont démarré ces procédures infondées contre moi, représentés par des avocats du parti au pouvoir. Pendant ces procédures, devant des juges nommés par le parti au pouvoir. Et donc voilà la décision à laquelle nous sommes confrontés. Je trouve que c'est malheureux » a déploré TidjyThiam. Il dénonce une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
« Ce qui se passe, c’est que le pouvoir vient simplement d’éliminer, à travers un raisonnement inique, son rival le plus sérieux », ajoute-t-il.
Malgré cette décision judiciaire l'excluant de la course à la présidentielle, Tidjane Thiam affirme ne pas renoncer à sa candidature. « Je tiens à vous dire que je suis absolument déterminé à ne pas accepter cette radiation, je suis déterminé à me battre pour que les ivoiriens puissent choisir librement celui ou celle qui doit les diriger pour les 5 prochaines années » a-t-il déclaré. L'ex-banquier appelle la communauté internationale à « peser de leur poids dans ce sens ».
À environ six mois de l'élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, tous les potentiels candidats dont l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont été exclus de la course. Ces exclusions de figures majeures de l'opposition suscitent de vives inquiétudes quant à l'inclusivité, la transparence et la crédibilité du processus électoral en cours en Côte d'Ivoire.
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