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RDC : les raisons de la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila par le Sénat

Le jeudi 22 mai 2025, le Sénat de la République démocratique du Congo (RDC) a voté la levée de l’immunité parlementaire de l’ex-président Joseph Kabila. Avec 88 voix pour, cinq contre et trois bulletins nuls, les sénateurs ont validé la demande de la justice militaire. Cette décision permet désormais d’engager des poursuites pour trahison, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel contre l’ancien chef de l’État. Les raisons.

L'ex-président congolais Joseph Kabila

L'ex-président congolais Joseph Kabila

Un tournant judiciaire et politique pour la RDC. Pour la première fois, un ancien président congolais perd son privilège. Le jeudi 22 mai 2025, le Palais du peuple à Kinshasa a accueilli un scrutin à bulletin secret. Sur les 96 votants, 88 sénateurs ont approuvé la levée de l’immunité de Joseph Kabila, 05 se sont opposés et 03 bulletins ont été invalidés. En vertu de la Constitution, Kabila disposait du statut de sénateur à vie, le protégeant de toute poursuite. Le vote intervient sur requête du parquet militaire et ouvre la voie à un procès militaire.

Selon un réquisitoire de l’auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), Joseph Kabila aurait « entretenu des liens avec la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda dans l’Est de la RDC ». L’instruction évoque également des conseils apportés aux insurgés et un complot impliquant une puissance étrangère. Une commission spéciale de quarante sénateurs a étudié ces accusations et rendu, à l’unanimité, un rapport favorable à la levée de l’immunité. Ce rapport a été transmis à la plénière, qui l’a entériné. « Par conséquent, le Sénat autorise les poursuites et la levée de l’immunité de Joseph Kabila, sénateur à vie », a déclaré le président du Sénat à l'issue du scrutin. 

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La levée de l’immunité ouvre la voie à une saisine de la Haute Cour militaire. Les chefs d’accusation incluent trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Cette décision a suscité de vives réactions au sein de l’hémicycle. Des élus de l’opposition ont dénoncé une « dérive institutionnelle et politique », arguant d’une manipulation des procédures à des fins partisanes.

Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), parti de Joseph Kabila, qualifie l’opération de « persécution politique » et évoque une « chasse aux sorcières » contre leur leader. Ces sénateurs, redoutant un procès politiquement motivé, appellent la population à la vigilance et à la mobilisation pour défendre Kabila. La majorité présidentielle, qui dispose de la majorité des sièges, a rappelé le caractère strictement légal du vote, sans répondre aux critiques.

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