Un bras de fer se jouera le jeudi 22 mai 2025 entre gouvernement et les syndicats. Le gouvernement a officiellement convié les trois grandes confédérations syndicales, la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB), la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (COSI‑Bénin) et la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA‑Bénin), à une séance de négociations le jeudi 22 mai 2025. L’objectif annoncé est de rouvrir le dialogue sur les conditions de travail et les carrières des agents de l’État. La date choisie coïncide avec l’appel à la grève générale lancé par la CSTB.
Pour la CSTB, cette invitation du gouvernement ne freine pas son élan. Joint par Libre Express, le secrétaire général confédéral adjoint, Kouami Norbert Kouto, le rappelle sans détours . « La CSTB fera cette grève. Il n’y a pas de rapport entre grève et négociation. La grève exige la résolution des problèmes que posent les travailleurs », a-t-il déclaré.
La centrale considère que seule une forte mobilisation permettra de peser dans le débat. Elle appelle l’ensemble des travailleurs à participer massivement à la journée de protestation. À ses yeux, l’ouverture de négociations ne doit pas se substituer à l’action revendicative.
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Les revendications formulées couvrent de nombreux aspects : l’arrêt des violations de la Bourse du travail et des arrestations arbitraires ; des sanctions contre le Directeur départemental de la Police républicaine du Littoral, le Commissaire André Dah‑Lokonon et ses « compagnons zélés » ; la levée des interdictions de manifestation et de réunions professionnelles ; la fin des poursuites fiscales contre les producteurs de soja et d’acajou, ainsi que les zémidjans et transporteurs ; le déblocage des plans de formation, le passage à l’échelon 12 et le reversement des ACDPE et AME en FE. La CSTB réclame aussi la relecture de la convention générale, la hiérarchisation des salaires, le paiement des sursalaires, l’abrogation de la loi n° 2017‑05 du 29 août 2017 relative aux conditions d’embauche et de résiliation des contrats de travail et la satisfaction des revendications sectorielles du public, du privé et de l’informel.
La confédération dirigée par le Secrétaire général Nagnini Kassa Mampo insiste pour que la journée du 22 mai 2025 ne soit pas une simple formalité. Elle appelle « tous les travailleurs à rester vigilants et à maintenir la pression » pour obtenir des engagements précis. Selon la centrale, seule une forte participation garantira la prise en compte réelle des doléances par le gouvernement de Patrice Talon.
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