Le Nigérian Bola Tinubu passe la main au Sierra-Léonais Julius Maada Bio à la Présidence de la CEDEAO. Lors du sommet extraordinaire de la CEDEAO qui s'est tenu à Abuja, au Nigeria, Julius Maada Bio a été choisi par ses pairs pour prendre les rênes de l'organisation pendant les deux prochaines années. Dans son discours d'investiture, le président sierra-léonais a dressé un constat sans appel : « Notre région est à la croisée des chemins».
Restaurer l'ordre constitutionnel et renforcer la sécurité
Parmi les priorités qu'il s'est fixées, Julius Maada Bio a tout d'abord mis l'accent sur la nécessité de « soutenir les États membres dans la mise en place d'institutions démocratiques plus solides ». En effet, des coups d'État et des tentatives de coups d'État ont touché près de la moitié des pays membres de la CEDEAO au cours de la dernière décennie, créant de profondes tensions entre voisins.
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Le nouveau président de l'organisation sous-régionale souhaite également « réformer notre architecture de sécurité commune » afin de mieux faire face aux multiples défis sécuritaires auxquels est confrontée l'Afrique de l'Ouest. « L'insécurité au Sahel et dans les États côtiers, le terrorisme, l'instabilité politique, les flux d'armes illicites et le crime organisé transnational » sont autant de menaces que Julius Maada Bio entend combattre.
Relancer l'intégration économique
Outre la restauration de l'ordre constitutionnel et le renforcement de la sécurité régionale, le président de Sierra Leone s'est également engagé à « donner la priorité à l'intégration économique » au sein de la CEDEAO. Un chantier de taille, alors que l'organisation célèbre cette année son 50e anniversaire sans avoir réellement réussi à mettre en place une monnaie commune.
« Nous devons saisir cette opportunité pour faire avancer de manière décisive l'intégration économique de notre région », a affirmé Julius Maada Bio, conscient des enjeux économiques majeurs auxquels est confrontée l'Afrique de l'Ouest.
Face à ces défis de taille, le nouveau président de la CEDEAO aura la lourde tâche de rassembler les États membres autour d'une vision commune, dans un contexte marqué par de profondes divisions, notamment sur la question du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
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