Steven Amoussou a été fixé sur son sort. Ce lundi 2 juin 2025, la chambre correctionnelle de la CRIET a condamné le présumé Frère Hounvi à deux ans de prison ferme et à un million FCFA d'amendes. La Cour a requalifié les faits de harcèlement par le biais d'une communication électronique, initiation et diffusion de fausses nouvelles, provocation à la rébellion en « injure avec motivation politique, initiation et diffusion de fausses nouvelles ».
Le ministère public avait initialement requis en avril 2025 deux ans de prison ferme et un million de francs CFA d'amende à l'encontre de Steve Amoussou, soupçonné d'être à l'origine des virulentes critiques envers le régime du président Patrice Talon sous le pseudonyme de "Frère Hounvi". Lors du procès, le prévenu a toujours nié être le fameux "Frère Hounvi", malgré les éléments à charge présentés par l'accusation.
Steve Amoussou a notamment contesté les conditions de son arrestation, affirmant avoir été kidnappé à Lomé en août 2024 avant d'être ramené de force au Bénin. Cette affaire remonte à l'arrestation de Steve Amoussou le 20 août 2024, quelques jours après son enlèvement au Togo. Il était alors soupçonné d'être derrière le compte anonyme "Frère Hounvi" qui distillait depuis des années des critiques acerbes envers le pouvoir en place.
Lors de l'audience du 7 avril 2025, le juge a confronté Steve Amoussou à des éléments retrouvés dans le téléphone d'un autre individu incarcéré, à savoir un numéro de téléphone appartenant au présumé "Frère Hounvi" avec lequel ce dernier discutait d'une de ses chroniques. Steve Amoussou a reconnu avoir utilisé ce numéro, mais a nié être l'auteur de l'avatar "Frère Hounvi".
Le ministère public a souligné que depuis l'incarcération de Steve Amoussou, les chroniques du "Frère Hounvi" avaient cessé, et que l'accusé avait reconnu devant le parquet être l'auteur de ces publications "à caractère corbeaux". Les avocats de la défense ont quant à eux dénoncé tout au long du procès les "conditions inhumaines" de l'arrestation de leur client, estimant que son procès n'aurait jamais dû avoir lieu.
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